Malgré son refus de régulariser des familles sans-papiers lorsque l'un des membres a un casier judiciaire, le préfet a reconsidéré favorablement le cas, à Bayeux, d'une famille originaire de Géorgie.
Leurs yeux bleus sont passés de la détresse à la joie. Avto, Marina et leur fils Nicolas, âgé de 14 ans, vont pouvoir rester à Bayeux parmi leurs amis, au moins jusqu'à Noël. Originaires de Géorgie, ils vivaient sans-papiers depuis quatre ans. Vendredi, le préfet, Cyrille Schott, avait rendu un avis négatif pour leur régularisation, ultime recours après toutes les autres procédures.
« Le préfet avait décidé de ne pas prendre les familles en situation irrégulière avec un casier », explique Yann Gourio, le sous-préfet de Bayeux. Or, Avko, le père de famille avait été condamné pour vols à l'étalage en 2003. Cependant, hier, on a appris de la sous-préfecture de Bayeux que le préfet avait décidé de reconsidérer leur dossier.
« Prenant en compte la situation personnelle de la famille et ses efforts d'intégration, poursuit, dans un communiqué, Yann Gourio, Monsieur le préfet a accepté le principe d'une période d'observation jusqu'à la fin de l'année en cours. » De plus, plusieurs soutiens se sont manifestés en faveur de la famille, notamment le député de Bayeux, Jean-Marc Lefranc. L'annonce du refus de régulariser la famille avait aussi provoqué un émoi dans le collège de Nicolas. Enfin, au sujet de la condamnation, Yann Gourio nuance : « C'était d'anciennes condamnations. Depuis 2004, la famille n'avait pas créé d'incident. »
L'avenir de la famille Kobakhidze est maintenant entre ses mains. La préfecture a en effet mis en préalable à leur intégration définitive des preuves de « la volonté de la famille d'une intégration réussie, illustrée par des démarches concrètes de logement et d'emploi », termine Yann Gourio.
Une mesure accueillie avec le sourire par Avko, Marina et Nicolas. Ils peuvent déjà présenter les documents demandés par la préfecture. Avko n'attend que sa régularisation pour commencer à travailler dans une entreprise de maraîchage bio à Torteval, près de Caumont-L'Eventé. Une propriétaire a aussi accepté de leur louer une maison.
En attendant, ils sont toujours logés à l'hôtel de la gare à Bayeux. Nicolas a pu reprendre le collège lundi, qu'il avait abandonné à l'annonce du refus de régularisation. Hier soir, pendant que ses parents répondaient aux journalistes, il jouait, à l'hôtel, avec quatre de ses camarades de classe.