Didier Marie, président socialiste du conseil général de la Seine-Maritime et proche de Laurent Fabius « trouve normal » que le Premier ministre ait présenté des excuses à François Hollande. Pour aussitôt enchaîner : « Mais là n'est pas l'essentiel. Le Premier ministre a perdu son sang froid car il est à bout de souffle, à l'image du gouvernement et du Président de la République. C'est une crise de régime, qui ne cesse de s'amplifier : crise des banlieues révélatrice d'une situation, crise du CPE et rupture du dialogue avec la jeunesse, amnistie de Guy Drut, affaire Cleartsream. » Les critiques abruptes de l'opposition n'aggravent-elles pas le climat ? « Quand on prend des responsabilités, on ne peut pas demander à l'opposition de se taire. L'ensemble de la droite est concerné : du Président au député de base, c'est toute une équipe qui perd. » Résolument, le socialiste ne relève pas le moindre aspect positif dans le bilan gouvernemental : « Depuis quatre ans, les gouvernements n'ont cessé d'attaquer la protection sociale, le pouvoir d'achat, l'école, et d'accumuler les contre-performances. C'est le fait de la politique la plus à droite depuis la Libération, la plus dure à ce niveau d'engagement libéral ! » Sans concession, quitte à paraître simplifier, anti-libéral de choc, Didier Marie ne croit à aucune conséquence d'un éventuel changement de Premier ministre : « La droite peut changer d'homme, cela ne changera rien. De Raffarin à Villepin, ça n'a rien changé. Borloo, Rufenacht ? Je n'attaque pas ces hommes. Mais à mon avis, cela ne modifierait pas les relations entre le gouvernement et le peuple français. Jean-Louis Borloo est bien l'un des ministres les plus importants. Antoine Rufenacht fut bien le responsable de la campagne de Jacques Chirac. » On peut donc s'attendre à une campagne gauche contre droite. Frontale. « Vivement le printemps 2007, projet contre projet. Après, d'ailleurs, un véritable débat au sein du PS. »