Député de la 2e circonscription de l'Eure et adjoint au maire d'Evreux, Jean-Pierre Nicolas est un proche de Nicolas Sarkozy. Le président de l'UMP l'a récemment confirmé dans sa fonction de secrétaire départemental du parti gouvernemental. Bilan, attentes, stratégie. A la veille de la visite de Dominique de Villepin, il répond aux questions de Paris-Normandie.
Le Premier ministre arrive demain dans votre ville avec Azouz Begag, ministre délégué, pour une visite sur le thème de l'égalité des chances. Qu'allez-vous lui dire à ce sujet ?
Jean-Pierre Nicolas. - Dominique de Villepin sera demain à La Madeleine et pour nous autres élus locaux, c'est par excellence le quartier où s'exerce et où doit se développer l'égalité des chances. En plus des modifications d'urbanisme, de renouvellement du cadre de vie, il y verra tout l'accompagnement social fait par les services de la Ville et de l'Etat. La Madeleine n'est pas un quartier à l'écart et c'est ce qu'il constatera.
Sur ce thème comme pour d'autres, pensez-vous que la politique du gouvernement Villepin est lisible ?
J.-P. N. - Les gouvernements Raffarin et Villepin ont fait de bonnes choses qui n'ont malheureusement pas frappé les esprits. Le bilan, qu'il s'agisse du net recul de l'insécurité, de la lutte contre le chômage, de créations d'entreprises, de construction et de modernisation du logement social, de baisse des impôts. est mal connu. Nous avons un bilan de qualité, mais n'avons pas su le faire passer.
Quelles en sont les raisons ?
J.-P. N. - Nous nous sommes laissé empêtrer dans la surenchère du CPE et des affaires. Clearstream et l'amnistie de Guy Drut ont eu un effet dévastateur dans l'opinion publique. Même nos plus proches militants étaient très négatifs. Il a fallu faire beaucoup d'efforts d'explications.
Qu'attendez-vous du Premier ministre dans les prochains mois ?
J.-P. N. - Qu'il joue pleinement son rôle de chef du gouvernement de façon à ce que nous arrivions à l'échéance présidentielle avec un bilan bien mieux compris et qui peut encore beaucoup s'améliorer.
Vous êtes un proche du président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, et le bras droit de Jean-Louis Debré, fidèle parmi les fidèles Chiraquiens. Comment conciliez-vous l'ensemble ?
J.-P. N. - J'ai un principe : la loyauté. En tant que secrétaire départemental de l'UMP, j'ai la responsabilité de l'unité de notre mouvement et d'éviter tout affrontement stérile. A l'élection présidentielle, notre candidat aura besoin de tous les suffrages et de rassembler bien au-delà de la sphère d'influence de l'UMP. La rivalité entre Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy, les tensions entre ce dernier et l'Elysée, nous en discutons très franchement avec Jean-Louis Debré et ce n'est pas l'épicentre de nos préoccupations à Evreux. Que ce soit Jean-Louis Debré ou moi-même, lorsque nous devons faire des choix pour la Ville et l'agglo, la politique politicienne n'a rien à y faire.
source :journal paris normandie