Nuage toxique sur Le Havre hier

Un bac de soufre liquide a pris feu hier dans une usine classée Seveso. Le nuage de dioxyde n'a pas nécessité la mise à l'abri de la population.

Une odeur de soufre s'est répandue dans le quartier havrais des Neiges et ses environs, hier après-midi, à partir de 13 h 45.
Ces émanations ont été provoquées par un incendie dans l'usine chimique Lyondell Chemicals, ex-Millenium, classée Seveso. Le sinistre s'est déclaré dans un bac de quinze tonnes de soufre liquide, lors d'une opération de démontage. Les sapeurs-pompiers privés, salariés de l'entreprise, ont sollicité le soutien des sapeurs-pompiers professionnels du Havre une heure plus tard.
Une cinquantaine de soldats du feu en provenance des trois centres d'incendie et de secours locaux ont combattu les flammes, en les étouffant. Le POI (Plan d'organisation interne) a été déclenché dans la société à 14 h 45, lors de la demande de renforts. En revanche, grâce aux renseignements transmis par un ingénieur de la Drire (Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement), la préfecture n'a pas eu besoin de déclencher le PPI (Plan particulier d'intervention), qui aurait concerné la population.

Quart d'heure pollué

L'association Air Normand a relevé un taux de 347 microgrammes de soufre par mètre cube d'air pendant un quart d'heure dans le secteur au début de l'alerte. Le seuil de mise en garde pour les personnes sensibles est fixé à 300 microgrammes par mètre cube pendant trois heures. Le taux était redescendu à 70 microgrammes par mètre cube en milieu d'après-midi.
Paradoxalement, malgré cette absence avérée de risque, sur le terrain le service de sécurité portuaire tentait toujours d'empêcher la presse d'approcher de l'entreprise en fin d'après-midi. La transparence affichée lors des exercices disparaît donc à la vitesse de l'éclair dès qu'un véritable incident éclate sur un site sensible. A l'inverse, la cellule de communication de la préfecture a tenu la population informée de l'évolution de la situation tout au long de l'après-midi, par l'intermédiaire des médias.