Suite à une étude réalisée par le comité régional des pêches, il apparaît que, faute d'union des pêcheurs et par manque de publicité du produit, la moule de l'Est-Cotentin est mal commercialisée.
Une trentaine de pêcheurs détenteurs de licences de pêches aux moules sur les gisements de l'Est-Cotentin étaient présents vendredi, à Saint-Vaast-la-Hougue, pour entendre les conclusions de l'étude réalisée par le comité régional des pêches sur la commercialisation des moules.
Il ressort de cette étude que les moules de l'Est-Cotentin ne sont pas reconnues comme un produit de haute qualité, pour diverses raisons liées aux pêcheurs eux-mêmes. « Sur l'ensemble des pêcheurs interrogés, les 2/3 estiment que la saison de pêche 2005 a été bonne malgré la présence de sable dans le bivalve, un manque de clients et des prix trop bas », précise la consultante de cette étude, Marie-Christine Monfort, qui n'a pas hésité à dire que les prix pratiqués n'étaient pas en rapport avec la qualité du produit. « Le prix moyen de vente de la moule de l'Est-Cotentin en 2005 a été de 1,53 € le kg, alors que celle de Hollande se négociait à 1,81 €, celle d'Irlande à 2,13 € et celle de bouchot à 3,27 €. »
Une des raisons de cette différence de prix, reste les pêcheurs eux-mêmes qui ne s'entendent pas. « Sans entente, la guerre des prix est inévitable, et il n'y a plus de différence entre le produit de qualité dessablé et le tout-venant. A cause de cela, en France, cette moule est considérée comme de qualité moyenne. »
Un manque à gagner estimé à plusieurs milliers d'euros qui pourrait être facilement comblé. « Le produit moule est en progression de 9 % chez les consommateurs, et cette moule à une faible part de marché. » Malgré des pêcheurs aux points de vue divergeant, quelques recommandations ont été abordées. « Pour gagner plus, l'enjeu est la qualité et la commercialisation. Il faudrait que l'ensemble des pêcheurs de moules fasse le choix de la qualité avec, si possible, une AOC sur ce produit, insiste Marie-Christine Monfort. Il faut faire une meilleure promotion du produit en période de pêche et prouver sa qualité afin qu'il soit reconnu. »
Une situation qui risque de ne pas s'améliorer si certains pêcheurs persistent dans leur position du chacun pour soit.