Collectif d'associations humanitaires et maire ont à nouveau relevé la responsabilité de l'État pour régler le problème des réfugiés.
Les réfugiés ont passé leur première nuit de dimanche à lundi dans les tentes installées sur leur nouveau squat de la rue du Maupas. Un terrain qui appartient en fait à la Société hérouvillaise d'économie mixte d'aménagement (Shema), qui est concessionnaire pour la communauté urbaine dans le cadre de l'aménagement de la zone des Bassins. Hier, la dite Shema a appris la nouvelle de l'occupation de son terrain. En milieu d'après-midi, elle n'avait pas communiqué ses intentions de faire évacuer ou non.« Expulser ces réfugiés, c'est les mettre en précarité, les mettre encore plus dans les griffes des passeurs », soulignait de son côté le prêtre Paul Gaillard, qui est aux côtés du collectif d'associations et d'organisations venant en aide aux réfugiés. Il a réaffirmé qu'il faut « mettre chacun face à ses responsabilités. Ils sont inexpulsables, puisque venus d'un pays en guerre. Donc sous la protection de la loi. En ne faisant rien, l'État est coupable de non-assistance à personne en danger. »Didier Besuelle, porte-parole du collectif, appuyait le propos : « En installant ces tentes, on a évité que la force de répression soit utilisée face à ces gens en grande détresse. Notre souci est de garder des liens très forts avec la municipalité pour travailler sur le problème de ces réfugiés. Et d'éviter une situation identique à celle de Calais, où il y a rupture totale entre les associations humanitaires et la mairie. » Un lien primordial puisque, par exemple, le Centre communal d'action social apporte son aide pour laver le linge, alors que des douches sont proposées par Accueil solidarité, que des repas sont servis par la Chaudrée...Phase de pressionLe collectif cherbourgeois demande, comme depuis plusieurs mois, la mise en place d'une table ronde pour régler le problème. « L'État, et donc la préfecture, répond que ces réfugiés n'existent pas puisqu'ils ne font pas de demande d'asile. Et le conseil général renvoie la responsabilité sur les élus cherbourgeois. » De responsabilité, il en a encore été question du côté du maire Bernard Cazeneuve qui souligne que l'accueil « est dans les prérogatives de l'État. Si nous nous substituons à lui, nous institutionnalisons les places portuaires comme lieu d'accueil, ce qu'il ne faut pas. » Lui qui dit comprendre « les actions des associations », et qui est allé rencontrer les réfugiés dimanche, affirme qu'il ne « demandera pas l'expulsion du terrain qui n'appartient pas la Ville ». Il estimait hier, entouré de son bureau municipal, qu'« après la phase de négociation avec l'État, il faut passer à une phase de pression ». « La population cherbourgeoise doit s'exprimer sur ce problème, estime Jean-Claude Magalhaes, adjoint à la citoyenneté. Que se passerait-il si les associations arrêtent leur travail et que quelqu'un meurt de froid ? »