Bernard Cazeneuve a décidé hier de demander l'évacuation des locaux occupés par une trentaine de réfugiés irakiens. Il dénonce l'inaction de l'État.
Après l'évacuation du squat de Tourlaville, fin septembre, les clandestins irakiens avaient trouvé refuge au bout de quelques jours dans un bâtiment désaffecté appartenant à la ville de Cherbourg, proche de la gare SNCF. Des locaux insalubres : vitres cassées, sol humide... Un collectif d'association avait d'ailleurs dénoncé ces conditions indécentes au début du mois de décembre. « Aujourd'hui, le local dans lequel ces personnes se sont regroupées menace ruine et les expose à de graves dangers, expliquait hier Bernard Cazeneuve dans un communiqué. La municipalité n'entend pas sortir de ses prérogatives. Elle ne prendra pas le risque de se substituer à l'État en organisant l'accueil de réfugiés irakiens, alors qu'elle ne dispose ni des compétences, ni des moyens de cet accueil. [...] Afin que cette situation cesse de se dégrader, j'ai décidé de demander l'évacuation des locaux municipaux occupés et la prise en charge des réfugiés par l'État, comme le prévoient les textes. »Le maire souligne qu'il s'était, dans un premier temps, refusé à demander l'évacuation du squat. « Dès novembre, la ville a entrepris une démarche d'alerte régulière de la préfecture. J'ai récemment et de nouveau demandé, en vain, à l'État de garantir le suivi de ces populations en situation précaire. » En ligne de mire de Bernard Cazeneuve : l'inaction de l'État en général, et du gouvernement en particulier.« Face à une situation inhumaine, devant laquelle un nombre croissant de citoyens s'indignent, il est aujourd'hui du devoir du gouvernement d'assumer pleinement ses responsabilités et d'exercer les prérogatives que lui confère la loi. »Hier soir, à 19 h, le maire de Cherbourg a réuni l'ensemble des associations humanitaires et caritatives afin de les informer de sa décision