Les murs de la charcuterie des Normand du Pollet ne sont plus assez hauts pour accrocher les nombreux titres obtenus par Christian lors des concours gastronomiques : l'artisan maîtrise parfaitement les tripes à la mode de Caen, l'andouillette - « dont je suis quadruple champion de France de 2001 à 2004 », précise-t-il fièrement -, le boudin noir mais aussi le boudin blanc.
Depuis 1995, année où il a décroché le titre de champion de France du boudin blanc, il n'a eu de cesse d'améliorer sa recette. Ses efforts ont été récompensés lors du championnat d'Europe qui se déroulait à Alençon (Orne) en octobre dernier. Christian Normand est monté sur la première marche du podium devant plus de 650 participants venus en grande majorité de France mais aussi de Belgique, d'Allemagne, de Suisse et d'Autriche. « Le boudin blanc que j'ai présenté, c'est celui que je vends toute l'année dans mon magasin, insiste l'artisan polletais. Il est juste truffé à l'occasion des fêtes de Noël. »
Son apprenti aussi
Autre récompense : son employé Paul Laboulais, 17 ans, qui participait également au concours de boudin blanc, mais dans la catégorie apprentis, est aussi arrivé premier et a été proclamé champion de France.
Quel est le secret du charcutier ? Il sourit. Sans tout dévoiler, il explique : « C'est très difficile, le boudin blanc. Il faut déjà sélectionner une viande de porc de qualité, un produit maigre et un gras bien dur, épais et ferme, à quoi on ajoute une bonne garniture aromatique et un peu de cognac. »
A 51 ans, Christian compte bien continuer les concours. « Cela permet de se différencier dans l'artisanat, de valoriser nos produits. Et la clientèle sait qu'elle ne sera pas déçue. » L'année prochaine, il remettra son titre de champion d'Europe en jeu et compte bien faire un doublé.