Le Premier ministre a parcouru, hier, à pied le quartier sensible de la Guérinière. Et affirmé que « les choses bougent sur tous les fronts ».
« Chez moi, c'est plein de moisissures. Voulez-vous voir ? » Boulevard de l'Espérance, au coeur du quartier de La Guérinière à Caen où vivent 6 000 habitants, Sylvie, accompagnée de ses trois enfants, interpelle gentiment Dominique de Villepin. « On ne va pas tout régler en un jour, lui répond son interlocuteur, tout sourire. Mais, on avance. La Guérinière change de visage. Je salue l'engagement de Caen pour la rénovation urbaine. Les choses bougent sur tous les fronts. Sur le plan national, on injecte 35 milliards d'euros dans 550 quartiers. C'est considérable ! »
« La nécessité d'une vision globale »
Quelques minutes plus tard, les ministres Azouz Begag et Jean-Louis Borloo assis à ses côtés, le Premier ministre s'entretient longuement avec les représentants d'associations du quartier caennais. « Couleurs femmes fait du très bon boulot. J'ai trouvé un logement grâce à eux », témoigne une jeune femme, son bébé dans les bras. Attentif, Dominique de Villepin souligne « l'action essentielle des associations pour renforcer le lien social. Les prochains contrats urbains leur garantiront un financement pour trois ans ». Les temps ont changé depuis la suppression des postes dans ces associations...
Reçu, en fin de visite, en mairie de Caen par Brigitte Le Brethon, députée-maire UMP de la ville, Dominique de Villepin insiste sur « la nécessité d'une vision globale ». Le social, l'associatif, mais aussi la sécurité publique. Un an après l'embrasement des banlieues, et suite aux récentes agressions des policiers, l'hôte de Matignon rappelle « le professionnalisme et le sang-froid exemplaires des services de police. Je veux qu'ils sachent qu'aucune agression ne restera impunie. »
Jean-Louis Borloo, ministre de la Cohésion sociale, défend « son » programme de rénovation urbaine. « Une bataille fondamentale du pays. C'est crucial. Si on la perd, on coule. Ne mettez pas de politique sur un sujet aussi grave », répond-il quand on lui fait remarquer qu'il sera vendredi avec Nicolas Sarkozy à Villeneuve-la-Garenne, dans les Hauts-de-Seine. « Je fais le tour de France pour signer des conventions de rénovation urbaine. Vendredi, ce sera avec Sarkozy. Plus tard, je signerai avec Royal. » En Poitou-Charentes.