L'anniversaire d'une famille de Criquiers (canton d'Aumale) le 31 mai a fini bizarrement. Xavier C., jeune garçon de 20 ans qui fréquente l'aînée (18 ans), donne rendez-vous en fin de soirée à la sœur cadette seulement âgée de 14 ans en lui promettant d'apporter de l'alcool. Cette dernière attend que ses parents s'endorment et va rejoindre Xavier dans sa voiture. Comme promis, il a apporté de l'alcool : tandis qu'il boit du pétillant à la framboise (6°), la jeune fille avale une bouteille de gin fizz (20°).
Alors qu'elle a la tête qui tourne, il allume son ordinateur portable, lui montre un manga pornographique et lui propose d'avoir une relation sexuelle. Il lui suggère de lui faire une fellation, elle s'exécute. La jeune fille rentre chez elle mais le lendemain matin, elle est abattue. Elle ne sait plus si elle était vraiment consentante. Le jeune homme à la barre mardi après-midi est mal à l'aise. « Je ne l'ai en aucun cas forcée. On en a parlé. Nous étions tous les deux saouls. »
La jeune fille n'est pas venue à l'audience mais s'est constituée partie civile. Son avocat insiste : « Elle n'a jamais donné son consentement, elle n'était plus consciente. Je demande une expertise médicale et une provision de 3.000 €. »
« La cadette est plus jolie que sa sœur aînée. Nous savons ce que Xavier a voulu en la faisant boire : effacer le consentement sans violence, sans menace. Elle est devenue un tas de viande saoûle, anesthésiée. C'est inqualifiable : je demande une peine qui ne soit pas inférieure à trois ans de prison dont deux assortis en sursis et d'une mise à l'épreuve », requiert le procureur de la République. L'avocat du prévenu : « Je suis horrifié du tableau et je ne veux en aucun cas salir la jeune fille. C'est une petite « border-line », qui vit mal avec sa sœur. Les deux jeunes aiment boire, l'aînée, non. Le lendemain, mon client avait honte. »
Le tribunal rendra sa décision le 3 octobre.