Joseph Fromage, qui a fait carrière dans la police nationale (débutant comme gardien de la paix et terminant en tant que contrôleur général en 1991), est l'auteur de plusieurs ouvrages sur l'histoire de Créances. Il a également écrit un dictionnaire de patois et deux romans, Les fils du bâtard et L'enfant Roux. Il vient d'écrire un nouveau roman intitulé La fille du contrebandier.
Comme dans ses précédentes fictions, l'intrigue est brodée sur des faits exacts. « Jusqu'au milieu du XIX e siècle, la contrebande a été très active sur la côte Ouest du Cotentin. À Pirou, après la Révolution, après la fuite du seigneur du château, les contrebandiers ont transformé ce lieu en repaire de contrebande », explique l'écrivain.
L'action de La fille du contrebandier se déroule sur la côte à Bretteville-sur-Ay, Saint-Germain-sur-Ay, Créances, Geffosses, Coutances et les îles anglo-normandes.
L'histoire ? Celle de Désiré, un jeune pêcheur, qui est témoin d'une affaire de contrebande de tabac avec Jersey. Il aide les fraudeurs à échapper aux douaniers. Victorien, l'organisateur de ce trafic, est un riche propriétaire. Satisfait du service que lui a rendu ce jeune pêcheur, il l'embauche. Cet homme a une petite-fille, qu'il veut marier à un fils de famille aisée. Désiré la rencontre, le grand-père se fâche... Le jeune couple se réfugie à Jersey puis à Guernesey. La contrebande à laquelle se livrent, chacun de son côté, Victorien et Désiré devient difficile à cause du renforcement des douanes. « Ce roman fait revivre la grande époque de la contrebande entre les îles anglo-normandes et l'Angleterre », poursuit l'auteur. « Il évoque aussi les luttes qui ont opposé les douaniers aux fraudeurs. L'histoire rappelle les risques pris par les contrebandiers qui traversaient en barque, la nuit, le dangereux passage de la déroute séparant la Normandie et les îles anglo-normandes. Elle permet aussi d'entrevoir la dure condition des gens du bord de mer vers 1850. » Au Salon du livre de Cheux, Joseph Fromage a été nominé avec quatre autres auteurs pour le prix Reine Mathilde.