pour rester dans les chèvres voici un article intéressant de la manche libre
Depuis plusieurs décennies, les paysans bas-normands épaulent efficacement les paysans du Mali. "Nous apportons aux pays en voie de développement une aide, qui prend avant tout la forme d'échanges de paysans à paysans.
Ici, en Basse-Normandie, nous agissons en prodiguant aux paysans du Mali des conseils tirés de notre expérience professionnelle."Agricultrice à Saint-Remy-sur-Orne, dans le Calvados, Christine Dumont est depuis quelques années membre bénévole de l'association Afdi (Agriculteurs français et développement international), qui tisse des relations de solidarité avec les paysans des pays pauvres d'Afrique et d'Asie.
Une action d'autant plus méritoire que les agriculteurs de notre région sont eux-mêmes confrontés à de graves difficultés sur fond de crise laitière. L'Afdi de Basse-Normandie agit surtout en faveur de l'amélioration des conditions de vie et de travail des paysans, au Cambodge, au Mali et dans la région des Balkans : au Kosovo et en Macédoine. "Lorsque je me suis rendu au Mali avec l'Afdi, j'ai trouvé sur place des gens à la fois simples et ouverts, d'une grande gentillesse."
Améliorer le quotidien
Loin de vouloir leur donner des recettes toutes prêtes en matière de production laitière, Christine Dumont et les bénévoles de l'Afdi s'attachent à les aider en créant par exemple des coopératives et des groupements d'achat. Mais leur action consiste également à accompagner leurs projets. Ainsi, les membres bas-normands de l'Afdi leur donnent des conseils sur la façon de procéder et sur l'organisation à adopter pour vendre leur production sur les marchés.
Chèvre à tout faire
"Dans ce même ordre d'idées, nous leur apportons une formation à propos des techniques d'élevage.
C'est ainsi que les paysans maliens ont appris à produire du lait toute l'année, en nourrissant leur vaches avec du fourrages aux époques où elles ne peuvent plus pâturer. Grâce à cela, ils ont déjà obtenu des résultats, avec une production laitière par vache qui a augmenté. D'où une amélioration matérielle de leur quotidien."Parallèlement, l'Afdi entreprend d'alphabétiser les paysans maliens, de sorte que leur "association des organisations professionnelles paysannes du Mali" (AOPP), qui fédère quelque 140 organisations paysannes, est maintenant devenue un interlocuteur reconnu et considéré par les autorités du pays. Mais sur place, relève Christine Dumont, beaucoup de travail reste à faire en particulier en faveur des paysannes. Celles-ci restent en effet très défavorisées, même si elles ont leurs propres organisations au sein de l'AOPP. Des organisations qui ont notamment pour ambition de développer des activités économiques pour permettre aux femmes d'acquérir leur autonomie financière.
Un de leurs principaux projets consiste à promouvoir l'élevage de chèvres par les paysannes de la région de Koulikoro, dont l'organisation locale est partenaire de l'Afdi de Basse-Normandie. "Une chèvre est source de ressources financières pour la famille grâce à la vente du lait. Cet argent permet d'acheter des fournitures scolaires, des habits pour les enfants, et le cas échéant de payer des soins médicaux."Le lait de chèvre permet d'améliorer l'alimentation des paysans, d'autant qu'il peut remplacer le lait maternel. Enfin, avec une chèvre, le paysan dispose de fumier pour la fertilisation du jardin.
L'Afdi de Basse-Normandie met à profit les fêtes de l'agriculture en Basse-Normandie pour collecter des dons qui nourriront un fonds spécial consacré à l'achat de chèvres. "L'argent n'est pas donné: c'est une avance remboursable en deux ans. De cette façon, le fonds reste alimenté et servira ensuite à d'autres femmes".
http://www.lamanchelibre.fr/La-Normandie-offre-des-chevres-agrave-l39Afrique,1.media?a=12800