Le patrimoine bénéficie aussi du plan de relance
RESTAURATION. La cathédrale de Rouen et l'abbaye du Bec-Hellouin seront les premiers heureux bénéficiaires.
Plus de 10 millions d'euros. C'est la somme allouée par l'Etat à la Haute-Normandie au titre du plan de relance en faveur du patrimoine. Un seul mot d'ordre : « Dépensez ! » Et ce, avant la fin de l'année. De toute sa carrière, François Erlenbach, directeur régional des affaires culturelles n'avait jamais vu cela, mais ne va pas s'en plaindre.
« Nous allons enfin pouvoir terminer la restauration des portails Saint-Jean et Saint-Romain de la façade orientale de la cathédrale de Rouen », se réjouit le directeur qui juge « honteux » l'état actuel de ces deux joyaux qui compte parmi les plus riches et les plus précieux du pays. Deux millions d'euros vont être mobilisés pour le nettoyage au laser et le micro-gommage ultra-fin, la consolidation et le traitement des tympans, des voussures et des piédroits des portails. L'intégrité et la remarquable authenticité du décor seront strictement conservées par ces travaux qui ne prévoient aucun ajout ni complément. Bonne nouvelle : les expertises montrent que derrière l'épaisse couche noire de carbone, les statues sont magnifiquement conservées. Après appel d'offres, l'entreprise sera désignée durant l'été. Les travaux pourront commencer dès septembre pour s'achever à la fin de l'année 2010.Parallèlement, et hors « plan de relance », la restauration des clochetons de la flèche de la cathédrale va, enfin, pouvoir débuter. Une opération spectaculaire qui consistera, dès septembre, à démonter les trois clochetons néogothiques encore en place autour de la grande flèche en fonte d'Alavoine, avant de les restaurer. Et de reconstruire celui qui a été pulvérisé lors de la violente tempête du 26 décembre 1999. Il aura fallu attendre 10 ans pour se décider à rendre à l'édifice son intégrité architecturale. L'opération, dont le coût est estimé à 7,6 millions d'euros, durera trois ans. Ne manquera plus alors qu'à s'attaquer à la restauration de la rosace.
L'autre opération d'envergure intéresse l'abbaye du Bec-Hellouin, et particulièrement le logis abbatial. 500 000 euros vont être mobilisés pour la restauration de l'édifice, construit à proximité de la porterie entre 1732 et 1735. Classé en 1963, le logis a été acquis par l'Etat en 1990, afin de reconstituer l'enclos monastique dans sa totalité. Outre la restauration, l'opération va consister en l'aménagement de l'accès du public par la porterie médiévale d'origine, l'aménagement d'un espace d'accueil dans le logis. Et, par la restitution de la clôture, une sérénité nouvelle va être offerte aux espaces essentiellement monastiques. Les travaux qui devraient débuter l'été prochain comprendront la restitution des sols, la restauration des menuiseries, des escaliers et des passages cochers depuis la porterie. Ils se poursuivront jusqu'au premier trimestre 2010.
Préservation du savoir-faire
Parallèlement, les moines de l'abbaye ont lancé une souscription et récolté 300 000 euros pour faire fondre une très grosse cloche. L'œuvre trouvera sa place, avec les autres, dans la majestueuse tour Saint-Nicolas, en cours de restauration par l'Etat pour un montant d'1 million d'euros. Autant de travaux qui permettront de conforter les entreprises spécialisées. Et de participer à la préservation d'un rare savoir-faire.
Dominique Trochu
source : http://www.paris-normandie.fr/index.php/cms/13/article/126585/Le_patrimoine_beneficie_aussi_du_plan_de_relance