La Basse-Normandie intéresse les promoteurs de
parcs éoliens offshore. Outre Port-en-Bessin, un projet portant sur une
trentaine de machines est à l'étude au large de Portbail (Manche). Du vent, de la roche et peu de profondeur : à moins de 10 km de la
plage de Saint-Rémy-des-Landes (Manche), entre l'île de Jersey et la
façade ouest du Cotentin, la société Éole-Res aimerait bien construire
son premier parc éolien offshore en France.
Une trentaine de machines, d'une puissance totale de 100 mégawatts,
capables de satisfaire les besoins en électricité, chauffage compris,
de 120 000 habitants.
« Ce lieu nous intéresse depuis 2000, explique
Olivier Guiraud, responsable énergies renouvelables marines chez
Éole-Res, filiale du géant du BTP britannique McAlpin.
Profondeur d'environ 12 m, les fonds rocheux favorisent l'ancrage des machines. » Selon lui ce parc gênerait peu l'activité des pêcheurs caseyeurs et
fileyeurs. Même chose pour la navigation des navettes reliant
Barneville à Jersey.
« Enfin les élus locaux nous soutiennent », souligne Olivier Guiraud.
La société espère boucler son dossier à la fin de cette année, pour une
mise en service deux ans plus tard. Un dossier complet, et surtout sans
recours possibles. Car en 2004, une première demande d'Éole-Res avait
été refusée :
« Cette fois nous avons lancé une vaste
initiative de concertation, animée par l'association des 7 vents du
Cotentin. Ce projet doit répondre au consensus le plus large possible. »Un budget de 300 millions d'eurosPas gagné d'avance... L'Aclem (Association contre les éoliennes en mer),
présidée par un marin-pêcheur à la retraite de Barneville, qui voit
dans ces parcs,
« une nouvelle réduction des zones de pêche ».
Menaces pour les ressources maritimes, ces champs d'éoliennes sont
également générateurs de nuisances visuelles selon Basse-Normandie
environnement. Quant à la Fédération environnement durable, la FED, son
résumé est clair :
« Les éoliennes industrielles sont inutiles, coûteuses et non-écologiques », martèle
Emmanuel du Boulay, membre du bureau de la Fed. Par ailleurs
vice-président de Vent de travers, il vient de déposer un recours
contentieux contre un parc au large de Veulettes (Seine-Maritime).
Des sommes rondelettes sont en jeu : Éole-Res investirait quelque 300
millions d'euros dans la construction de ce parc, et reverserait une
redevance aux communes et aux ports évaluée à 12 000 € du mégawatt par
an.
En retour, elle pourra revendre pendant dix ans de l'électricité à EDF, au prix de 13 centimes d'euro le kWh.
« Alors qu'un kWh produit par EDF, insiste Guy Feuillye, trésorier de Basse-Normandie environnement,
coûte à peine plus de deux centimes... »
source ouest france aujourd'hui