Petit poeme

S'ILS SAVAIENT
A mes amis, Natifs du Cotentin

On m'avait dit "N'y vas pas
C'est pas un pays pour toi
Les pieds enfoncés dans la boue
Abandonnée et coupée de tout
Tu vis toujours dans le brouillard
Le froid, la pluie et le blizzard
Pour y aller, faut être marteau
Y'a même des vagues dans les flaques d'eau"

C'est au bout du monde stérile
Pour y rester, faut être débile
Ton uniforme c'est le ciré
Le tuba et les bottes aux pieds
La pluie tombe à l'horizontale
Poussée par un vent trés banal
C'est ce vent vraiment pas chaud
Qui fait des vagues dans les flaques d'eau

Les autochtones ont l'air fermé
Méfiants, obtus et pas pressés
La corne de brume on s'y fait pas
Quand elle meugle, elle s'arréte pas
Les amis m'ont parlé ainsi
Et déja je sentais le moisi
Le rhume et l'arthrose du dos
A cause des vagues et des flaques d'eau

Dans la marine on choisi pas
Quand on te dis vas-y, tu y vas
J'y suis allé, j'y suis resté
Et c'était pas ce qu'ils disaient
Mais pourquoi diantre les détromper
S'ils savaient, tout le monde viendrait
Pourquoi leur dire que c'est si beau
Si beau les vagues dans les flaques d'eau

S'ils savaient ces stupides mokos
Et tous ces snobinards de parigots
La gentillesse du Cherbourgeois
Le rythme du Cotentinois
L'éclat du soleil, la lumiére des matins
L'océan, les falaises, les chemins
Ils comprendraient comme c'est idiot
De n'voir jamais que les flaques d'eau.