Hausse des violences physiques en Haute-Normandie

Au niveau national, les violences contre les personnes ont augmenté de 12,45 % depuis 2002. « L'Eure ne fait pas exception à la règle. Cette augmentation concerne aussi bien les violences à caractère sexuel, crapuleuses, que les violences sur les dépositaires de l'autorité publique », déplore Jean Berkani, procureur de la République d'Evreux.

Une hausse des ITT

De même, cette tendance à la hausse semble se confirmer sur le ressort du tribunal de grande instance de Rouen : 2.427 affaires ont été traitées par le parquet l'année dernière, contre 2.147 en 2004 (+ 11 %). « Nous constatons également une évolution du nombre d'actes de violences avec interruption du temps de travail (ITT) de 8 jours : 215 affaires en 2005 contre 148 en 2004. » Une hausse de près de 31 %, que Joseph Schmit, procureur de la République, atténue : « Ce sont 215 dossiers pour une agglomération d'environ 600.000 habitants ! ». Proportionnellement à la population, « c'est peu ». Mais Joseph Schmit a conscience du phénomène : « Les gens ont beaucoup de difficultés de vie, en rapport avec leur environnement social et, parfois, ils ne savent plus s'exprimer autrement que par la violence ».
Pour autant, le magistrat ne s'avoue pas inquiet : « Les chiffres sont en hausse, certes, mais ils n'explosent pas ! ».

L'alcool en cause

Le procureur de la République du Havre, Jean-Jacques Bosc, estime que « beaucoup de ces affaires, qui ne sont pas en diminution et pour lesquelles nous sommes davantage répressifs, sont liées à la consommation d'alcool ». Un constat que Joseph Schmit fait lui aussi. D'ailleurs, il tient aujourd'hui une réunion sur le sujet avec le préfet de Seine-Maritime, Daniel Cadoux, et deux médecins du Centre hospitalier universitaire (CHU). Au programme de cette table ronde : « Le traitement des actes de violence conditionnés par la consommation d'alcool. Répressif ? Préventif ? Dans tous les cas, il faut lutter contre les causes de ce phénomène, que nous prenons à bras-le-corps », assure le procureur de la République.