L'emploi salarié trinque
SOCIAL. Fin juin 2009, par rapport à fin juin 2008, la Haute-Normandie a perdu 22 477 postes (- 4,5 % sur un an), se classant 4e des régions les plus affectées. L'Urssaf Haute-Normandie, qui recouvre les cotisations sociales, livre des chiffres à fin juin 2009 sur l'emploi salarié, avec un cumul sur douze mois. Et ce qu'on savait déjà, la crise aidant, se vérifie au salarié près.
« La région perd 22 477 emplois ; c'est plutôt lourd. Et cela situe la Haute-Normandie au 4e rang des régions les plus touchées par les destructions d'emplois, derrière la Franche-Comté, la Champagne-Ardenne, la Picardie », note Stéphane Hole, directeur adjoint de l'Urssaf Haute-Normandie.
Le petit point positif est que les pertes d'emplois ralentissent au deuxième trimestre 2009 : - 1,6 % contre - 1,8 % au 1er trimestre. Mais ce réconfort ne fait pas oublier que la Haute-Normandie est plus marquée qu'au niveau national avec 1,4 point de plus (- 3,1 % sur un an en métropole). « L'impact de la récession est au demeurant contrasté d'un département à l'autre, rapporte Stéphane Hole. L'emploi continue de se détériorer plus fortement dans l'Eure (- 6,2 %) que dans la Seine-Maritime (-, 3,8 %), soit une perte respective de 8 540 et de 13 937 emplois ».
Sans surprise, c'est l'industrie qui est le secteur le plus affecté, perdant 7 500 emplois. Dans l'automobile, les difficultés persistantes aboutissent à une
baisse de 10 % des effectifs en un an. Les sous-traitants, touchés eux aussi, pèsent dans l'industrie du plastique, de la fonderie aluminium, de l'électronique et de la métallurgie. Le secteur du bois et papier baisse également, abandonnant 580 postes.
Les services ne résistent plus, et l'intérim (- 41,9 % en un an) ne suffit plus à expliquer les pertes d'emplois du secteur : - 5,7 % en un an, soit 14 255 postes. Transports et entreposages, transports terrestres sont en retrait. La région peut heureusement compter sur les activités scientifiques et techniques qui restent stables, tandis que la banque et l'assurance ont créé 165 postes, l'administration publique (enseignement, santé humaine et action sociale) en générant plus de 1 000 de son côté. Enfin, le commerce vit une situation contrastée avec des effectifs qui ne déclinent pas trop.
Moins d'emplois salariés, c'est évidemment moins de masse salariale générée :
- 2,7 % à fin juin 2009 contre - 1,3 % au niveau national. Ce taux place la Haute-Normandie au 16e rang des autres régions. « Certes, la baisse de l'emploi lui est liée, commente Stéphane Hole. Mais l'importance du recours au chômage partiel, indemnisé en partie par l'Etat, a fait baisser la masse salariale. »
Mais comment l'Urssaf, dépositaire des cotisations, apporte son soutien à l'économie régionale ? En accordant des délais de paiement. « Nous avons totalisé en Seine-Maritime 3 154 demandes en 2008 (à fin octobre) et 5 818 en 2009, dans l'Eure 1 430 en 2 008 et 2 515 en 2009, avance Fabrice Chaplot, sous-directeur de l'Urssaf. 80 % des demandes concernent un délai de moins de trois mois ; nous en accordons un tiers, soit plus de 2000 cette année. Mais cela ne concerne que les charges patronales. »
Heures supplémentaires, complémentaires… Certains dispositifs permettent également de bénéficier d'exonérations de charges. A ce titre, l'Urssaf de Seine-Maritime en a accordées 405 M€ de janvier à septembre 2009 et celle de l'Eure 171 M€, soit 16 740 entreprises bénéficiaires.
Ne pas oublier cependant que le métier de l'Urssaf est le recouvrement. Et celui-ci s'est dégradé, progressant de 2 % à fin octobre 2009. Du coup, il manque environ 100 M€ dans les caisses, le recouvrement totalisé avoisinant 3,6 milliards d'euros, contre 3,7 milliards l'an dernier.
Source : http://www.paris-normandie.fr/index.php/cms/13/article/266108/L_emploi_salarie_trinque du 01/12/09