À Caen, Ségolène Royal défend les Régions
La candidate socialiste à la présidentielle s'est aussi engagée à relancer le débat sur l'EPR.
« Elle est beaucoup mieux qu'à la télé. » Ravi d'avoir serré la main de la candidate socialiste, Bernard n'a pas voulu manquer le rendez-vous donné à la salle des fêtes de Mondeville. Une salle surchauffée par plus d'un millier de militants et sympathisants. Lorsque Ségolène Royal monte sur la scène sous un tonnerre d'applaudissements, des dizaines de téléphones mobiles se dressent au-dessus des têtes pour photographier l'instant. Reprenant les grandes lignes de son pacte présidentiel, elle s'est beaucoup adressée aux femmes. « J'en ai assez qu'elles soient toujours les plus victimes de la précarité. » Des propos qu'elle avait déjà tenus dans l'après-midi lorsqu'elle a rencontré, à huis clos, à l'Abbaye aux Dames, les ex-salariés de Moulinex, ceux d'Euromoteurs et de Seropa technology. « Nous avons ressenti une bonne qualité d'écoute. Nous sommes en phase sur le besoin absolu le revoir le système des cellules de reclassement des salariés licenciés », commente Marie-Gisèle Chevalier, ex Moulinex de Bayeux. Même constat pour Maguy Lalizel, ex-salariée Moulinex de Cormelles-le-Royal. « Elle nous a promis des tables rondes sur les grandes difficultés que connaissent les femmes au chômage. »À Caen, Mme Royal a aussi croisé « une région qui gagne ». Sur l'ancien site de la SMN, l'usine sidérurgique reconvertie en campus technologique, elle a salué « cet exemple d'une France qui se relève ». La présidente de Poitou-Charentes a insisté sur l'importance du rôle des régions pour relancer l'économie et développer la recherche. « Si l'État et les régions tirent dans le même sens, nous allons multiplier les cercles vertueux en luttant contre le gaspillage de l'argent public. L'État est trop centralisé, je crois à la régionalisation ».Un moratoire sur le réacteur EPRÉpatée par la haute technologie caennaise, Ségolène Royal s'est montrée moins enthousiaste pour le projet de réacteur nucléaire EPR à Flamanville. « La décision a été prise sans débat. Je comprends les préoccupations de Bernard Cazeneuve (le maire de Cherbourg) mais les pressions ne servent à rien. Il faut reprendre le débat dans la transparence avec les élus de la Manche et tous ceux qui sont concernés », a-t-elle confié. La candidate socialiste souhaite que ce débat sur le nucléaire prenne en compte le développement des énergies renouvelables. « La France peut devenir leader dans ce secteur où des milliers d'emplois peuvent être créés. Je trancherai dans l'intérêt général du pays. »Conseillère municipale de Trouville de 1983 à 1986, Ségolène Royal a eu aussi un petit mot pour la Basse-Normandie, « cette région mondialement connue pour avoir terriblement souffert. » Entourée sur le podium par les élus et candidats PS aux législatives de juin, elle a aussi eu un geste pour les personnes handicapées présentes au premier rang, aux côtés d'Emmanuelle Béart. La salle a répondu en saluant à la façon des malentendants.