Basée à Saint-Arnoult, elle est désormais propriété du groupe Maeyaert, depuis début janvier. Mais la bière du même nom, elle, n'est plus vendue.
Vous pouvez l'appeler « nouvelle » brasserie Balzane, son nom officiel pour l'instant. Placée en liquidation judiciaire le 27 septembre 2006 par le tribunal de Honfleur, cette petite entreprise locale avait connu la crise après cinq années d'efforts houblonnés. Jean-Baptiste Cachera, l'ancien gérant, assurait avoir vécu « une galère » à Saint-Arnoult.
Depuis début janvier, l'entreprise appartient officiellement à Maeyaert, société indépendante spécialisée dans la production de cidre à Beauvais, qui emploie une quarantaine de personnes. Elle lorgnait dessus, elle l'a eue en officialisant son offre le 27 novembre dernier. Jour de soulagement pour les deux employés, Christophe Amerchiche et Erwan Troalen, qui commençaient à croire que leur dernier jour de travail était arrivé. « On a vécu deux mois un peu difficiles, reconnaît ce dernier, arrivé en juin. On savait qu'il y avait des discussions entre les deux parties. Maeyaert était déjà propriétaire du matériel depuis avril 2006. »
La page est désormais tournée. Mais cela n'a pas été sans difficulté. Les négociations entre Jean-Baptiste Cachera et Maeyaert ont bloqué sur un point majeur : le rachat de la bière Balzane, propriété du premier. Pour l'heure, cette bière n'existe donc plus. Mais des pourparlers se poursuivraient encore pour la faire renaître.
En attendant, les cuves de Saint-Arnoult ne goûtent plus que de la Paillette, bière de tradition havraise ressuscitée en septembre 2004, par Cachera, avec succès. « Les deux dernières années, on marchait vraiment bien, précise d'ailleurs Christophe Amerchiche, présent dans la brasserie depuis quatre ans. On avait une trentaine de clients Balzane, des bars le plus souvent, en majorité dans l'Eure. » Avant la liquidation judiciaire, mille hectolitres étaient produits par an sous forme de bouteilles et de cuves, vendus également au Barzane, bar restaurant qui a dû fermer en août 2006. Depuis la reprise, la production est revenue à environ 300 hectolitres par an, dix fois moins que sa capacité maximale de production. Autant dire que le groupe Maeyeart envisage de rentabiliser un matériel particulièrement onéreux et sous-exploité. D'autres bières pourraient arriver dans les cuves. Mais aussi des boissons non alcoolisées. « On va développer toutes les marques de soda. On sera un nouveau concurrent de France Boissons. » Objectif : devenir entrepositaire indépendant, un intermédiaire local entre les grands groupes de soda et les cafés, hôtels et restaurants. Le sucre au secours du houblon.