Un projet de parc de 156 éoliennes au large des côtes picarde et haut-normande, le plus important en mer d'Europe (702 MGW) avec un investissement de 1,4 milliard d'euros, est suspendu à l'avis imminent du préfet maritime à Cherbourg.
La société montpelliéraine, la Compagnie du vent, a déposé en août auprès des DDE de la Somme et de la Seine-Maritime une demande d'occupation du domaine maritime pour ce projet de parc éolien situé à la frontière maritime de ces deux départements, a précisé la direction départementale de l'équipement (DDE) à Dieppe.
Le parc en mer pourrait, à l'horizon 2009-2012, s'étendre de Criel-sur-Mer (Seine-Maritime) à Cayeux-sur-Mer (Somme), a précisé la Compagnie du Vent dans un communiqué.
L'instruction administrative de ce dossier est conditionné par l'avis du préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord qui a jusqu'à la fin de la semaine pour communiquer sa décision à la DDE à Dieppe, qui coordonne la gestion du dossier, selon cette dernière.
"Le préfet a été saisi pour donner son avis. Cet avis sera le point de départ ou non de l'instruction administrative du dossier", a indiqué un porte-parole de la préfecture maritime.
"Si l'avis du préfet est négatif, alors le dossier tel qu'il a été déposé ne sera pas instruit", a précisé la DDE de Dieppe.
Dans son projet, La Compagnie du Vent prévoit aussi "l’installation de récifs artificiels dans et autour de son parc éolien, pour favoriser le renouvellement des populations de poissons et ainsi compenser, et même dépasser, la perte de zone de chalutage entraînée par l’installation des éoliennes".
Selon la société, l'implantation des éoliennes devrait générer "plus de 2.000 emplois durant trois ans, puis environ 250 emplois locaux directs et indirects pour l’exploitation".
Le projet générerait également une taxe annuelle "de près de 8,5 millions d’euros, versée pour moitié à un fonds départemental pour les activités maritimes de pêche et de plaisance, le reste revenant aux communes et intercommunalités concernées", a encore indiqué la société montpelliéraine.
Dans les régions concernées, ce projet éolien offshore rassemble contre lui de nombreux opposants (pêcheurs, chasseurs, défenseurs de la nature et également des élus). Une manifestation contre le projet est prévue vendredi à Amiens.
La Chambre de commerce et d'industrie du Tréport (Seine-Maritime), d'Abbeville (Somme) et de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) ont de leur côté lancé en commun une étude sur l'impact (du parc) sur les zones de pêche et le trajet des navires dans le détroit du Pas-de-Calais, l'un des plus fréquenté au monde, selon le directeur de la CCI du Tréport, Jean-Marie Demarquet.
Un premier parc éolien en mer français (105 MW) pourrait voir le jour en Seine-Maritime, à 7 km au large de la petite station balnéaire de Veulettes-sur-Mer.