Deux associations écologiques, Vigipol et Robin des Bois, se sont inquiétées de l'impact sur l'environnement de la dépollution de l'épave du chimiquier Ece, qui a sombré le 1er février dernier au large de Cherbourg après une collision.
L'opération devait commencer ce mercredi. A l'aide de robots sous-marins, la société britannique Dronik Maritime Consultants, va d'abord percer une à une les six cuves du chimiquier renfermant 10.000 tonnes d'acide phosphorique, qu'elle laissera s'échapper et se diluer dans la mer.
Une deuxième phase de l'opération prévoit le pompage de 70 tonnes de fuel lourd et de 22 tonnes d'huile de lubrification encore contenus dans l'épave.
Selon ces associations, la libération progressive dans le milieu marin de l'acide phosphorique pourrait avoir des conséquences néfastes sur la faune et la flore.
"Ce qui nous inquiète est la prolifération d'algues vertes qui pourraient se nourrir de cet acide phosphorique", a expliqué à Reuters Jacques Mangold, directeur du syndicat mixte de protection du littoral breton Vigipol.
Selon l'association Robin des Bois, qui cite des études menées par les Nations Unies, l'acide phosphorique contiendrait des métaux lourds et des substances radioactives susceptibles de contaminer le milieu marin.
"Pour 10 000 tonnes d'acide phosphorique c'est entre 400 et 600 kilos d'uranium qui vont contaminer à long terme la chaîne alimentaire", estime un porte-parole de l'association.
Selon la préfecture de la Manche, le collège d'experts scientifiques internationaux qui a effectué une étude d'impact sur la libération de l'acide phosphorique a cependant conclu que cette opération ne présentait "aucun risque".
"Il n'y a absolument aucun obstacle à la libération de la cargaison puisque le comité, constitué de nombreux scientifiques et qui a fait des études en laboratoire, a la certitude qu'il n'y a aucun risque pour l'environnement", a déclaré un porte-parole de la préfecture.
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