artcle de ouest france 8 avril 2006
Le tumulus du Bessin est né au néolithique
Découvert en 1830, le plus vieux monument funéraire de Basse-Normandie est à Colombiers-sur-Seulles. Restauré depuis cinq ans, il est désormais ouvert au public.
Deux millénaires avant les alignements de Carnac, soit vers 4 200 avant JC, le tumulus de Colombiers-sur-Seulles, entre Courseulles et Bayeux, était érigé par les populations qui pratiquaient ici élevage et agriculture. Un monument funéraire, « sa situation, d'Est en Ouest, suit le mouvement du soleil, symbole de la vie et de la mort. On ignore cependant qui pouvait être inhumé ici et quel était le mode de sélection », précise Vincent Hincker, archéologue du conseil général du Calvados.
Découvert en 1830 par Arcisse de Caumont, cette grosse motte de terre et de pierres sèches a alors fait l'objet de premières fouilles et de relevés topographiques. « Arcisse de Caumont a trouvé une chambre funéraire et des ossements, mais n'a pas laissé plus de précisions. »
Oublié jusque dans les années 1960, le monument néolithique a ponctuellement piqué la curiosité d'archéologues, et une première tentative de restauration a été menée de 1989 à 1997. Racheté en 1999 par le conseil général du Calvados, il a été remis entre les mains du service départemental d'archéologie, que dirige Florence Delacampagne. Un programme de restauration et de mise en valeur pour une ouverture au public a été lancé (le budget final avoisinera les 100 000 €).
Un « ouvrage » à visiter
Pendant cinq ans, le tumulus a fait l'objet d'un chantier d'insertion, encadré par Vincent Hincker, sur lequel sont venus travailler des stagiaires de deux organismes, Normandie-formation-avenir d'Hérouville-Saint-Clair, et le CFPPA (Centre de formation professionnelle et de promotion agricoles) de Vire. Outre la remise en état du tumulus en lui-même, un abri et un four « d'esprit néolithique », ont été installés à proximité. Enfin, un parking vient juste d'être achevé, ouvrant définitivement l'accès au public. « Le site peut maintenant être utilisé à des fins pédagogiques, souligne Florence Delacampagne. C'est un lieu idéal pour des ateliers préhistoriques, d'autant que des documents sont à la disposition des enseignants. Et s'il ne fait pas beau, la commune de Colombiers-sur-Seulles leur ouvrira une salle. » L'occasion d'une petite balade au temps du néolithique.
Nathalie LECORNU-BAERT.
Vincent Hincker, archéologue du conseil général, a retrouvé vendredi, lors de l'ouverture officielle au public du tumulus de Colombiers-sur-Seulles, Ian Kinnes, membre de l'équipe franco-britannique qui chaque été, de 1989 à 1997, a étudié et entamé une première restauration du plus vieux monument funéraire de Basse-Normandie. « Vous avez fait du bon boulot », l'a félicité le Britannique, qui désormais vit à Courseulles.