Politique et environnement seront bien entendu les 2 piliers de ces journées d'été, auxquelles participeront les ténors du mouvement.
Dominique Voynet, candidate à la présidentielle, Yann Wehrling, secrétaire national, sont présents.
Pour leur part, Corinne Lepage et Nicolas Hulot, invités dimanche, verraient un rapprochement plutôt d'un bon oeil, si l'on en croit leurs déclarations ci-dessous.
Jean-Luc Bennahmias, député européen Vert, avait d'ailleurs donné le ton jeudi dans une interview à Libération, en appelant à la création d'une "dream team" écologiste pour la présidentielle.
Vers une entente cordiale des écologistes?
Corinne Lepage,ex-ministre de l'Environnement du gouvernement Juppé, doit participer dimanche, dans le cadre des Journées d'été des Verts, à un forum sur les perspectives de l'écologie politique en 2007, aux côtés de Yann Wehrling, secrétaire national, Dominique Voynet, candidate des Verts à la présidentielle, et l'animateur Nicolas Hulot.
"Corinne Lepage reste dans l'économie de marché", a-t-il souligné, admettant que ses positions étaient "plus proches de celles des centristes que des Verts". Mme Lepage a été d'ailleurs tête de file à Paris pour la liste UDF d'André Santini en Ile-de-France, lors des régionales de 2004. Elle avait cependant refusé d'être au deuxième tour sur la liste d'union menée par l'UMP Jean-François Copé.
La rencontre de dimanche pourrait constituer "l'enclenchement d'un processus" vers la mise au point d'une "plate-forme technique en dix points", qui préciserait "les grands combats à mener pendant la mandature".
Pour sa part, Dominique Voynet, a estimé vendredi que la participation à un débat, constituait "une occasion unique d'enrichir le projet" des Verts.
Lors d'une conférence de presse en marge des Journées d'été des Verts, à Coutances, elle a rappelé qu'en 1995, déjà alors candidate, elle avait dû se "démarquer en permanence" des autres candidats écologistes potentiels, même si au final seuls les Verts avaient pu réunir les signatures nécessaires.
"Nous avons souffert pendant des années d'un déficit d'alerte de la société française sur des questions cruciales", et "je ne peux que me réjouir de voir des donneurs d'alerte rejoindre les Verts".
Pour elle, il ne s'agit "ni d'une confrontation difficile, ni d'une menace", mais d'"une occasion unique d'enrichir notre réflexion et notre projet". "A nous de les convaincre que, tant en ce qui concerne l'alerte que la conduite du changement, on est en situation", a-t-elle ajouté.
On "n'est pas d'accord sur tout", "très d'accord sur les constats, sur l'urgence, et parfois pas d'accord sur les solutions à développer", a-t-elle souligné, estimant nécessaire d'aller "chercher les bonnes idées où elles se trouvent".
Elle a indiqué encore ne croire en aucune façon que Jacques Chirac, comme le laissent imaginer certains Verts, ait suggéré à Nicolas Hulot de se lancer dans la compétition, "pour gêner Nicolas Sarkozy". "La proximité de Nicolas Hulot avec Jacques Chirac est connue, mais c'est une personne autonome, qui dit ce qu'il a à dire, il est libre", a affirmé Dominique Voynet.
Les Verts plus anti-nucléaires que jamais
L'abandon du développement du nucléaire sera "incontournable" dans les discussions avec le PS.
"EPR, nucléaire, ni ailleurs ni ici, nucléaire non merci", proclament des banderoles. "Bienvenue dans le bunker nucléaire du Cotentin", lançaient les organisateurs des Journées.
Le nucléaire constitue dans cette région une "mono-industrie", disent-ils, avec l'usine de retraitement et le centre de stockage de la Hague, l'arsenal de fabrication des sous-marins à propulsion nucléaire de Cherbourg, la centrale nucléaire de deux réacteurs à Flamanville
C'est à proximité de Flamanville, à 50 km de Coutances, que devrait être construit à moyenne échéance le premier réacteur à eau pressurisée français, un projet franco-allemand de troisième génération.
"Les Français ne veulent pas du nucléaire, malgré le dogmatisme d'une majorité de la classe politique et d'un lobby qui bloque la mise à l'essai des alternatives", a déclaré Yann Wehrling en ouvrant les Journées, dénonçant, à gauche, "la tentation de faire de l'écologie cosmétique", et affirmant : "avec les Verts, en 2007, l'EPR ne se fera pas".
"Ne cédez pas !", leur a demandé Didier Anger, du réseau Sortir du nucléaire qui revendique l'adhésion de plus de 700 associations.Ce réseau a mis en doute récemment les convictions anti-nucléaires de Nicolas Hulot, qui envisage d'être candidat à l'élection présidentielle de 2007.
Le nucléaire, a fait valoir Michaël Marie, secrétaire régional des Verts Basse-Normandie, est "une pieuvre qui mange l'espace des autres secteurs de l'économie, sans créer d'emplois".
"Pour trois milliards d'euros, le coût estimé de la construction de l'EPR de Flamanville, nous pourrions créer 10 à 15 fois plus d'emplois pérennes dans le grand Ouest par le développement des énergies renouvelables et des économies d'énergie", a-t-il affirmé.
Contrairement à la fois précédente, "la question énergétique est clairement sur la table pour la prochaine législature", a affirmé Pierre Radanne, ancien directeur de l'Ademe, l'agence de maîtrise de l'énergie.
Les Verts organisent un "die-in" contre le nucléaire, samedi devant une église où se tient une exposition sur l'énergie. Ils prévoient aussi le même jour d'aller visiter une ferme éolienne.
La prochaine élection présidentielle sera le fil conducteur de ces journées, les Verts y préciseront leurs axes de campagne. D'ores et déjà, ils mettent l'accent sur le choix de la petite ville de la Manche, située au coeur du fief du nucléaire.
Coutances, pendant le festival de jazz
Le texte de présentation des journées est très clair sur ce sujet:
" Après Cherbourg, après les débats publics sur l'EPR et les lignes très haute tension, après d'autres initiatives et avant d'autres encore, la tenue des Journées d'été à Coutances traduira l'engagement continu des Verts contre la fuite en avant nucléaire, pour d'autres énergies et d'autres politiques."
Coutances, c'est aussi une manière de de mettre en exergue une autre manière de vivre, le parti écologiste souligne la dimension humaine de cette petite ville de 2000 habitants, où le béton ne fait pas la loi, où l'on se déplcace à pied, et où l'on n'est jamais loin de la campagne.
source: france 3 normandie