1995-2010 : la Maison de la Normandie et de la Manche tisse des liens entre Normands et cousinsanglo-normands. D'abord culturels et touristiques, ils sont de plus en plus économiques.
Sur l'île de Jersey, à l'angle d'Halkett place et de Burrard street, au coeur de Saint-Hélier, le drapeau français et les trois léopards normands flottent sur la façade de la Maison de la Normandie et... de la Manche. Tiens la Manche ne serait plus en Normandie ? « La maison a été créée il y a quinze ans, anniversaire que nous fêtons aujourd'hui, conjointement par le département de la Manche et la Région », rappelle Patrice Pillet, conseiller général de la Manche, pour expliquer le pléonasme.
En ce matin mouillé mais vite ensoleillé, une délégation normande a embarqué à Carteret et Granville pour fêter et conforter quinze ans d'échanges avec les cousins anglo-normands. Dans la grande Assembly room, les Marins du Cotentin dans le pull rayé chantent à tue-tête Marie Jeanne Gabrielle. Même Patrice Pillet y va de quelques airs de cornemuse. « Cette maison a été créée en 1995 deux ans après la fermeture du consulat français à Jersey. Nous tenions à maintenir une présence française qui, au fur et à mesure, est devenue une agence de développement. Je souhaite aussi developper les échanges scolaires. »
Des entreprises normandes répondent aux appels d'offres sur l'île, des matériaux de construction quittent la Normandie pour Jersey et Guernesey. Mais « on doit aller plus loin », souhaite Alain Tourret, vice-président du conseil régional et nouveau président du Comité régional du tourisme. « Il faut relancer la ligne aérienne entre Caen ou Deauville et Jersey. »
Une ligne de fret via Southampton a bien été relancée avec Huelin Renouf Shipping avec Cherbourg deux fois par semaine. « Il faut la densifier. Je pense aux légumes et salades de la Manche. Agrial peut être intéressé ». Alain Tourret une autre idée dans sa poche. Il s'est éclipsé après les discours pour rencontrer les représentants des banques si puissantes sur l'île pour leur parler du pôle de compétitivité des transmissions économiques sécurisées (TES) de Caen. « Ils se sont montrés très intéressés. Ils affirment être sortis de la zone grise des paradis fiscaux. C'est bien qu'ils le disent. »
source ouest france