Tous les partis, de gauche comme de droite, connaissent une progession du nombre de leurs adhérents. Les élections présidentielle, législatives et municipales approchent.
Partout, chez les petits comme chez les grands, c'est la même rengaine. De l'extrême gauche à l'extrême droite, les partis politiques recrutent en nombre. C'est notamment le cas à l'Union pour un mouvement populaire (UMP) : « Nous avons aujourd'hui 1 148 adhérents à jour de cotisation, se réjouit ainsi le secrétaire départemental, Jean-Luc Adda. Cela représente une hausse de 30 % de nos adhésions depuis un an et demi et nous espérons atteindre les 50 % d'ici la fin de cette année. »
De l'autre côté de l'échiquier, le Parti socialiste connaît lui aussi une hausse importante de son nombre d'adhérents : « Nous étions 250 au 31 décembre, nous sommes désormais 470 » précise Frédéric Léveillé, secrétaire fédéral du PS.
Au Parti communiste (PC), on note l'arrivée de 12 nouveaux adhérents, portant le nombre des militants ornais à 162. Chez les Verts, le responsable départemental, Bruno Bertoli ironise en souriant : « Chez nous, c'est moins important qu'à l'UMP. Mais on ne fait pas la même retape non plus. » Les écologistes revendiquent 80 adhérents, « mais une grande campagne nationale d'adhésions doit être lancée dans les mois à venir ».
Au Front national, le secrétaire départemental, Claude Guitton ne donne aucun chiffre du nombre d'adhérents, car « on a pour consigne de ne pas le diffuser. Mais les tracts et le bouche-à-oreille fonctionnent bien, puisqu'on connaît une hausse de 20 % de nos adhérents en un an ». Oui, mais 20 % de quoi ?
L'attitude est exactement la même au Mouvement pour la France (MPF) où la présidente de la fédération ornaise, Claudine Prod'homme lance : « Notre nombre d'adhérents · Je n'ai pas envie de vous le dire. Il est en augmentation de 100 % par rapport à 2005 ». Bigre !
L'image des leaders
A la Ligue communiste révolutionnaire, on revendique une trentaine d'adhérents. « Nous n'étions que 10 en 2002, assure Joseph Montier, militant de la LCR. Mais la personnalité de notre porte-parole, Olivier Besancenot, est pour beaucoup dans ce renouveau. Il a rajeuni notre image. »
Ailleurs aussi, on évoque des changements de personnalité à la tête des partis. C'est notamment le cas à l'UMP : « Ce qui explique notre hausse des cotisations · Mais c'est Nicolas Sarkozy bien sûr, s'enthousiasme Jean-Luc Adda. Il a une vraie volonté de rupture avec le discours traditionnel. Mais ce n'est pas tout : on sent que les gens ont très envie de s'inscrire dans une démarche présidentielle, législative mais surtout municipale. »
Au Parti socialiste, on évoque plutôt, et c'est de bonne guerre, « un sentiment de rejet de la droite. Nos nouveaux adhérents ont surtout envie de prendre part à l'élaboration du projet du PS pour la présidentielle, indique Frédéric Léveillé. D'autres veulent participer à la désignation du candidat. »
La contestation anti-CPE, le non à la Constitution européenne ou la crise des banlieues ont-elles permis aux partis de gonfler leurs effectifs ? « Non, on n'adhère pas à un parti uniquement pour faire contrepoids, explique Jean Châtelais, pour le PC. Chez nous, les gens viennent pour créer quelque chose, débattre sur les questions sociales, parler pouvoir d'achat ou conditions de travail. »