Trois technologies seront utilisées pour amener l'Internet à haut débit dans tout le département. L'accès par la prise de courant servira les plus isolés.
Avoir accès à l'Internet à haut débit via une simple prise de courant, c'est possible. « Et ça fonctionne très bien », assure Philippe Le Grand, le directeur du syndicat mixte Manche numérique, chargé de bâtir l'infrastructure de télécommunications haut débit dans le département. L'expérimentation menée à La Haye-du-Puits depuis le début des années 2000 est un succès.
« On a trouvé autre chose »
Il y a un peu plus d'un an, Patrick Devedjian, le ministre délégué à l'Industrie, était même venu dans la Manche annoncer « le lancement des premiers services commerciaux ». Pourtant, aujourd'hui, seule une grosse dizaine de foyers manchois bénéficie de cette technologie des CPL (Courants porteurs en ligne). « On n'a pas généralisé cette technologie car on a trouvé autre chose », justifie Philippe Le Grand.
Le directeur du syndicat mixte continue néanmoins à croire dans les CPL : « C'est une technologie révolutionnaire, car elle est simple ; elle utilise le réseau électrique existant ». Et d'ajouter : « On a même cru, un moment, qu'elle pourrait remplacer l'ADSL ».
Ailleurs dans le monde, certains pays s'en sont emparés : « En Chine, des dizaines de milliers de foyers sont connectées via la prise de courant. Aux États-Unis, des villes entières sont couvertes aussi par les CPL ». Pas en France, « où l'ADSL marche bien ». Or, « les CPL font partie des technologies dites alternatives d'accès au haut débit, dont la vocation est de desservir les zones où le signal ADSL ne passe pas ».
Dans sa mission consistant à desservir 100 % du département d'ici la fin de l'année, Manche numérique aurait donc pu avoir recours aux CPL, là où l'arrivée de l'ADSL est impossible. Eh bien non. « On a opté pour le Wimax », une autre technologie alternative, radio cette fois-ci. Pourquoi ce choix ? « Ça coûte un peu moins cher que les CPL, et en plus, il y a davantage d'opérateurs à être candidats ». De la concurrence potentielle que Manche numérique s'efforce à tout prix de proposer aux clients.
0,3 % du territoire couvert par les CPL
La technologie des CPL n'est pas pour autant abandonnée totalement. « Nous l'emploierons là où subsisteront, sur la carte, les dernières zones blanches ». C'est-à-dire l'équivalent de « quatre à dix communes ; soit environ 0,3 % du territoire ». Le reste sera couvert très largement par l'ADSL, et un peu par le Wimax.
Internet à haut débit deviendra alors accessible à tous. Tous ? Presque... « On estime entre 1 000 et 2 000 le nombre de foyers qui n'auront toujours pas accès, confie Philippe Le Grand. Des cas particuliers, à droite à gauche, qu'il faudra alors résoudre en allant sur le terrain ».