Des parents d'élèves de l'école Paul-Eluard au Havre se mobilisent contre les expulsions d'enfants et le Réseau éducation sans frontière organise une manifestation ce soir à 17 h devant la sous-préfecture. «Nos revendications sont simples. Il ne doit y avoir aucune expulsion pendant les vacances, tous les enfants doivent être de retour à l'école en septembre et régularisés.»
Les opérations de soutien aux familles, dont les enfants sont scolarisés en France, mais dont les parents n'ont pas de papiers, donc expulsables à la fin de l'année scolaire, se multiplient au Havre, mais aussi un peu partout en Haute-Normandie.
A l'école Paul-Eluard de Bléville, quatre enfants sont menacés de reconduite à la frontière. Géorgien, Azerbaïdjanais, Arménien ou Sri Lankais, tous risquent de devoir quitter la France à la fin de l'année scolaire. Dix-sept enfants sont concernés à Bléville, 40 familles dans l'agglomération Havraise.
Familles en attente
En octobre dernier, le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy avait donné pour consigne de ne pas expulser ces familles avant la fin de l'année scolaire. La date butoir, le 30 juin, est imminente. L'association craint donc que «la chasse à l'enfant» ne débute sous peu. Cela concerne plusieurs dizaines d'enfants sur l'agglomération havraise. Plusieurs actions sont menées dans les différents quartiers avec l'aide de réseaux locaux, notamment dans plusieurs collèges: Gérard-Philipe, Irène-Joliot-Curie, Romain-Rolland et Eugène-Varlin. Sans oublier certaines écoles primaires et maternelles.
Des pétitions circulent déjà. Elles ont recueilli des centaines de signatures.
«Ces familles regroupent des personnes d'origines très différentes. Certaines sont originaires des pays de l'Est et ont fui tous les conflits de cette région. Mais il y a aussi de nombreuses familles algériennes et africaines», explique Alain Ponvert, membre du Réseau éducation sans frontière à l'origine de la manifestation. Certes, Nicolas Sarkozy a annoncé récemment que si les enfants étaient nés en France, scolarisés en France et qu'ils ne parlaient pas d'autres langues que le français, ils seraient autorisés à rester sur le territoire français.
«Le plus dramatique est que beaucoup de cas ne rentrent pas dans ces critères. On en arrive parfois à des situations invraisemblables, avec par exemple une famille dont le grand-père a été naturalisé, mais la mère enceinte ne l'est pas et l'enfant est donc expulsable.»