article de ouest france aujourd'hui
Sa passion va jusqu'à arborer le tatouage de ses
idoles sur le crâne. Le batteur caennais rendra hommage aux grands
groupes de hard-rock, ce samedi sur la scène du Zénith. Portrait
« Quand j'entends un riff de guitare d'AC/DC, ça me va droit aux tripes. »La voix rauque, Taz a choisi la voie rock. Ce fan du groupe australien
s'installera derrière sa batterie, ce samedi soir au Zénith, pour
accompagner ses comparses de Riff-Raff. Le groupe caennais reprendra
sur scène des titres du combo rendu célèbre avec son « Highway to
hell ».Né en 1962 à Caen, Pascal Gabriel découvre le premier album d'AC/DC à l'âge de 12 ans:
« Ça m'a branché tout de suite ce genre de musique, se souvient-il.
Deep Purple, Kiss, les débuts du hard-rock... Même si AC/DC, c'est pour moi plutôt du blues très électrique. »Fasciné
par la rythmique de ces formations, il demande à sa mère de lui acheter
sa première batterie. Derrière les fûts, il se démène comme un beau
diable. Diable de Tasmanie serait-on tenté de dire: il a repris le surnom « Taz » du personnage de dessin animé hirsute.« Un look qui ne ressemble pas à tout le monde »Sa passion musicale ne se cantonne pas aux oreilles.
« Ça
a joué sur ma jeunesse, sur mon look. J'ai toujours été très
rock'n'roll : pattes d'eph', jeans moulants, semelles compensées aussi,
quand j'ai connu Kiss », un groupe américain fameux pour ses extravagances vestimentaires. Sans oublier
« des tonnes de coupes de cheveux ! »Attitude qui laisse encore des traces aujourd'hui.
« J'ai un look qui ne ressemble pas à tout le monde », reconnaît-il.
L'anneau dans chaque oreille ou la boucle de ceinture AC/DC, ça passe
encore. La chaîne qui dépasse de la poche du jeans, l'étui de couteau
collé au ceinturon ou les bras tatoués de figures et symboles variés en
font déjà un personnage peu habituel. Mais chez Taz, c'est surtout sa
tête qui fait retourner celle des autres.En plus du bouc taillé
en trois fines pointes et de la discrète crête qu'il arbore au-dessus
du front, Pascal a opté pour des tatouages à même la peau du crâne:
l'inscription Taz en rouge et le dessin de la bestiole, l'étoile
satanique entremêlée avec 666, le logo Harley-Davidson, l'un des
visages de Kiss et, pour couronner le tout, une représentation d'Angus
Young, mythique guitariste en culotte courte d'AC/DC. Une vitrine en
couleurs pour Cyril, tatoueur de Tapaki à Caen, qui a réalisé là de
véritables petits chefs-d'oeuvre de finesse et de précision.
« J'aime être original, sourit l'homme, qui n'a plus sa Harley mais reprendrait bien le (long) guidon d'un chopper.
Mais ces tatouages sur le crâne, j'ai attendu pour les faire. Aujourd'hui, je bosse dans un milieu (la distribution de disques)
où ça ne pose pas problème mais je ne l'aurais pas fait à 20 ans : va trouver du boulot avec ça... »Son
amour de la musique, il l'a en revanche exprimé très tôt, en fondant un
premier groupe, Damoclès, en 1984, à l'âge de 22 ans. Mais il faut
attendre 2005 pour qu'il lance, en compagnie de son ami Rémy Méreu,
Riff-Raff.« Le rock'n'roll n'est pas mort »Tout de même, jouer les chansons d'un groupe qui a plus de 30 ans d'existence, c'est pas un peu ringard?
« Pas du tout, répond du tac au tac le batteur aux biceps saillants.
Quand je vois le nombre de gamins qui viennent nous voir en concert, je
me dis que le rock'n'roll n'est pas mort. Les jeunes en ont marre
d'écouter de la daube à la télé, comme la Star Academy. »Taz
ne crache pourtant pas sur les jeunes pousses de la scène musicale. Il
a récemment craqué sur Airbourne. Un groupe de rock venu d'Australie.
Tiens, ça ne vous rappelle pas quelque chose?