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Construit à Cherbourg, il restera à Cherbourg. Le succès n'a pas encore tourné la tête des Vikings de Dreknor.
Après le temps des constructeurs, voici venu le temps des marins. Et la transition n'est pas toujours facile pour l'association Dreknor. « Je sais que certains se sont sentis mis à l'écart » remarque Nathalie Hersent, la présidente. « parfois, les bénévoles se sont sentis frustrés. Ils sont tellement amoureux du bateau, qu'ils aimeraient qu'il reste en permanence à Cherbourg »
Un peu de patience. La ville va le retrouver. « Dreknor va bientôt entamer son hivernage, vers la mi-novembre après un passage le week-end du 7 novembre à Honfleur. Son port d'attache c'est Cherbourg ! » Aucun doute là-dessus, même si tout le monde le réclame. Les Barfleurais par exemple, auraient aimé l'avoir à demeure. Et le port de Caen en a fait l'une de ses silhouettes favorites.
Sollicitations
La page de la construction du drakkar est tournée. Désormais il navigue. Et pour l'association, un autre métier commence. Nathalie Hersent en bien consciente : « C'est un travail qui demande presque un plein-temps. »
Les compliments pleuvent de toutes parts. Les plus récents viennent du navigateur Lionel Lemonchois, ou encore début septembre, des plongeurs démineurs de la Marine, qui ont effectué une sortie à bord, en compagnie de collègues allemands. Les sollicitations sont légion. Après les centres aérés de cet été, ce sont les écoles qui réclament le droit de fouler le pont du navire. Cela convient à l'association, qui garde le cap : « l'orientation principale reste pédagogique et culturelle. » Mais il faut savoir aussi faire vivre la bête : « nous avons besoin d'environ 10 000 € pour le fonctionnement du navire. »
Cela tombe bien, les sociétés sont intéressées par la location de Dreknor pour des prestations privées. À l'automne, Dreknor est même devenue une vedette outre Manche, puisqu'il a servi de décor itinérant pour une émission de la BBC. « Il s'agissait d'expliquer comment Guillaume Le Conquérant avait construit les châteaux anglais en pierre de Caen. Elles ont été transportées par des bateaux tels que celui-ci. »
Le mois de février passé, Dreknor reprendra ses courses. On le verra à Granville pour la fête du port. « Nous voulons aussi proposer des prestations touristiques, des navigations entre Cherbourg et Omonville, jusqu'au sud de la Hague. »
Mais pour Dreknor, la grande affaire de l'été 2009, sera la remontée de la Seine jusqu'à Paris. « Je pense que nous serons bien accueillis » dit en souriant Nathalie Hersent. Mieux en tout cas que les Vikings, qui n'étaient pas les bienvenus...