Pétrole, ou poisson et tourisme ? Dilemme dans des îles norvégiennes du Grand Nord(AFP le 28/08/2008)HENNINGSVAER - Riches en poisson, en touristes mais aussi, peut-être, en hydrocarbures,
les Lofoten, un chapelet d'îles paradisiaques du nord de la Norvège, est au centre d'une foire d'empoigne
entre pêcheurs, défenseurs de l'environnement et groupes pétroliers.
Galvanisés par la flambée du baril,
les chercheurs d'or noir lorgnent cet archipel aux airs de carte postale, où les montagnes tombent à pic dans la mer.
D'autant que la production pétrolière du royaume scandinave ne cesse de s'amenuiser depuis son pic de 2001, aucune découverte majeure n'ayant pris le relais des gisements vieillissants.
"La production des champs en exploitation en Norvège va être réduite de moitié d'ici à 2023", explique Oerjan Birkeland, chef de l'exploration du groupe StatoilHydro dans le Grand Nord. "Les eaux des Lofoten nous intéressent parce que
nous pensons qu'elles recèlent du pétrole et du gaz", dit-il.Le hic, c'est que ces eaux sont celles où fraie le plus important stock de morues restant au monde, une espèce par ailleurs victime de la surpêche, et qu'elles accueillent aussi la plus importante population de harengs.
La pêche est le principal gagne-pain des Lofoten. Le littoral en porte les charmants stigmates avec ses innombrables
"rorbuer", cabanes de pêcheurs sur pilotis, souvent reconverties en abris pour touristes, une autre manne majeure pour les gens du cru.
Au printemps, suivant une tradition millénaire, le cabillaud est mis à sécher en plein air sur d'immenses structures en bois avant d'être exporté dans le sud de l'Europe pour la confection d'un plat tout aussi traditionnel, le bacalao.
"Certaines îles seraient complètement désertées si la pêche devait disparaître", affirme Hermod Larsen, chef régional de Raafisklag, l'organisation qui vend le poisson. "Il faut qu'on vive en bonne entente (avec les groupes pétroliers), mais pas aux Lofoten, à cause de la morue."
Sous pression, le gouvernement a interdit toute activité pétrolière sous ces latitudes immaculées jusqu'en 2010, date à laquelle
la question sera réexaminée.A l'approche de l'échéance,
StatoilHydro --une compagnie détenue à plus de 63% par l'Etat dont elle abonde les caisses--
a lancé une campagne de charme, vantant ses efforts écologiques.Une "campagne écoeurante" pour Maren Esmark, une responsable de WWF Norvège.
"Si une fuite de pétrole avait lieu aux Lofoten, ce serait très difficile de ramasser la nappe. En hiver, lorsque les accidents sont les plus susceptibles de se produire, vous n'avez que quatre heures de lumière naturelle par jour", relève-t-elle.
Avant chaque forage, "on effectue quelque 3.600 simulations de fuite et on définit un plan d'urgence à partir du pire scénario imaginable", rétorque-t-on chez StatoilHydro.
Sur l'archipel de 25.000 âmes, on s'inquiète aussi de l'effet que la vue de plateformes près des côtes aurait auprès des touristes.
"Sans compter qu'il faudra de nouvelles infrastructures, que cela augmentera le trafic maritime, qu'il y aura plus de bruit et de risques de pollution", s'alarme Heike Wester, biologiste allemande qui organise des safaris en mer depuis le village de Henningsvaer.
"Et il n'y aura pas que les plateformes, il faudra aussi un port capable de recevoir de gros tankers", souligne-t-elle.
Selon un sondage cité par WWF,
66,2% des habitants du nord du pays sont opposés aux activités pétrolières près de l'archipel.Le gouvernement a néanmoins concédé que des campagnes sismiques soient menées au large des Lofoten pour détecter la présence éventuelle d'hydrocarbures.
"Si vous trouvez du pétrole, c'est ensuite beaucoup plus difficile d'imposer un moratoire", déplore Maren Esmark.
Les pêcheurs, eux, se plaignent que les puissantes ondes sismiques ont effrayé le poisson. L'un d'eux évoque "des bombardements dignes du Vietnam". source : http://afp.google.com/article/ALeqM5g6_DZvIlTEohdPoNYI_n4C2ZyIbQ
D'après vous qui gagnera des pêcheurs ou des multinationales pétrolières ??? Mon petit doigt me dit que la pénurie de pétrole annoncée depuis des lustres va faire de ce paradis du monde Normand, un enfer pétrolifère !!!
Tantôt