Travaillé ou pas ce lundi de Pentecôte ? Petit tour hier en ville où chacun a fait ce qu'il a voulu
« C'est un peu n'importe quoi cette journée travaillée. » Cette phrase entendue hier résume bien l'impression générale laissée par ce jour férié travaillé. Travaillé ou presque. Dans la zone industrielle d'Ecouves, où l'activité et la circulation sont plutôt intenses habituellement, on se croirait plus un samedi voire un dimanche. Les trois-quarts des entreprises n'ont pas ouvert les portails. Quelques grossistes ou commerces ont ouvert leurs portes.
À côté d'un Lidl dont les rayons sont restés fermés, la déchetterie a ouvert ses portes. « Pour nous, c'était prévu de longue date, dès l'an dernier. Il n'y a donc pas eu de problèmes », indique l'animateur, qui comme tous les salariés de la Société normande de nettoiement est sur le pont. Quelques voitures viennent décharger les encombrants mais ce n'est pas la grande affluence. « Ce n'est pas un samedi, on est plutôt sur une fréquentation normale d'un jour de semaine. »
Quelques dizaines de mètres plus loin, le concessionnaire automobile Peugeot est ouvert. « On a du mal à se motiver aujourd'hui. C'est pire qu'en plein été », confient des salariés qui en profitent pour se mettre à jour. « On travaille comme un lundi, ajoute le chef d'atelier. La direction nous a demandé de travailler alors on le fait, sauf qu'au lieu de fermer à 18 h, on finira à 17 h. » Le principe de travailler une journée supplémentaire, en solidarité avec les personnes âgées ou handicapées, n'est pas remis en cause. C'est plus la disparité qui gêne. « J'étais avec des amis ce week-end et je devais être le seul à aller au boulot aujourd'hui. Ce qui n'est pas normal, c'est que les services de l'État, eux, sont tous fermés. Tout le monde devrait être logé à la même enseigne. »
Direction route de Paris, pas plus de règles : le supermarché Champion près de la gare est fermé alors que quelques centaines de mètres plus loin, l'hypermarché de la même enseigne a ouvert ses portes. Et dans cette zone de concessionnaires automobiles, certains sont ouverts, d'autres pas. Chacun fait ce qui lui plaît.
Il y a aussi ceux qui devaient travailler et qui ne l'ont pas fait. Les bus de la ville n'ont finalement pas roulé hier. « À la prise de service à 7 h, il n'y avait qu'un chauffeur sur les 7 prévus. 13 personnes devaient travailler aujourd'hui », explique Marc Chédor, responsable d'exploitation. Une situation qui n'a guère perturbé les usagers. Seuls quatre coups de fil avaient retenti hier midi.
Et les personnes âgées, pour qui ce jour travaillé a été décidé, ont-elles eu plus de visites ? La question fait plutôt sourire. « Non, c'est même plutôt moins que d'habitude », répond la maison de retraite Charles-Aveline