Une attaque terroriste pourrait endommager ou détruire un réacteur nucléaire de type EPR. Cette note secrète d'EDF vient d'être diffusée, par des écologistes, sur Internet.
CHERBOURG. - Le document est classé « confidentiel défense ». Il émane d'EDF. Il évoque la capacité de résistance d'un réacteur nucléaire du type EPR, comme celui qui doit être construit à Flamanville dans la Manche, en cas d'attaque terroriste et de crash suicide de type 11-Septembre. Conclusion : en fonction de l'attaque et de l'avion utilisé, le réacteur serait endommagé ou détruit. C'est cette note que les Verts de Basse-Normandie et Greenpeace ont diffusée, hier, sur leurs sites Internet.
Les écologistes entendent ainsi protester après l'arrestation, mardi, par la DST, de Stéphane Lhomme, porte-parole du réseau Sortir du nucléaire. Le réseau réunit plus de 700 associations. Les hommes de la Direction de la sûreté du territoire ont perquisitionné son domicile à Bordeaux. Ils cherchaient le fameux document secret. « Cette pièce classée «confidentiel défense» a déjà été largement exploitée, citée et censurée lors des débats publics sur l'EPR », assure l'organisation écologiste. Elle lance un appel à la publication « pour que cessent les attaques contre le droit à l'information des citoyens. »
Les Verts, qui ont choisi, eux aussi de diffuser la note, ajoutent : « Quoi que l'on pense du projet d'implantation du réacteur EPR à Flamanville, il est légitime que de telles informations puissent être portées à la connaissance des citoyens, qui doivent être informés de manière complète et transparente pour faire leur opinion. » Lors du débat public sur l'EPR, plusieurs organisations écologistes avaient décidé de ne pas participer aux discussions estimant qu'elles étaient « tronquées », notamment sur ces questions d'attaques suicides.
Quels risques encourent ceux qui ont divulgué le document ? Une amende de 75 000 € et jusqu'à cinq ans de prison.
EDF n'a pas souhaité, hier, réagir à ces nouveaux développements dans le cadre de l'instruction d'une affaire en cours. L'électricien précise cependant que « le classement «confidentiel Défense» avait justement été établi pour préserver la confidentialité nécessaire à assurer la sûreté des centrales nucléaires du parc de production d'EDF ». Stéphane Lhomme, libéré après 14 heures de garde à vue, sera prochainement convoqué par le Parquet de Paris, qui conduit l'enquête préliminaire.