Dimanche, près du Molay-Littry, un militaire de 41 ans a perdu les pédales. Armé d'un couteau et d'une hachette, il a défié les gendarmes comme au cinéma.
Dimanche, Stéphane, 41 ans, militaire du Régiment des transmissions de Bretteville-sur-Odon, participe, en tant que nouvel habitant, au banquet de la commémoration de l'Armistice des anciens combattants de Rubercy (Calvados). Le soldat, inquiet des graves problèmes de santé de sa femme, boit. En fin de soirée, la situation dégénère. Vers 20 h, deux gendarmes sont appelés à son domicile. Ils sonnent au portail sans succès. Stéphane, torse nu et casquette militaire, s'est glissé derrière eux. Il a les mains dans le dos. L'un des gendarmes entame une discussion difficile pour que le militaire montre ses mains. Après plusieurs minutes, Stéphane s'exécute, lève les bras, un couteau dans une main, une hachette dans l'autre. « Je vais me faire un flic », dit-il avant de s'avancer.
« Il était dans un film d'action »
« J'ai pensé à dégainer et à tirer dans la jambe. Mais j'ai préféré me retirer, témoigne un des gendarmes. Pour moi, il était dans un film d'action. » Le militaire, qui s'est endormi dans sa voiture, est arrêté.
À la barre du tribunal de Caen où il était jugé en comparution immédiate, Stéphane, jean et pull militaire kaki, s'exprime à voix basse. « Je ne bois pas habituellement. J'essaye d'assumer ce que j'ai fait. Mais il n'y a que certains souvenirs qui commencent à revenir sur cette soirée. » Le procureur adjoint, Jean-Pierre Triaulaire, félicite le gendarme dont le comportement « expérimenté, calme et réservé » a permis de régler la situation en douceur. Prenant en compte les problèmes personnels du prévenu, il requiert dix mois de prison assortis d'une mise à l'épreuve ainsi qu'une suspension de permis de conduire d'un an.
Le tribunal a condamné le militaire à huit mois de prison assortis d'un sursis mise à l'épreuve de dix-huit mois, avec obligation de soins. Son permis est suspendu pour cinq mois et les armes confisquées.
ouest france ce matin