Après un dépôt de bilan en février et placée en redressement judiciaire en mars, Cityzen Café risque une liquidation judiciaire, ce mercredi.
Cityzen TV va-t-elle couper ses programmes au moment de passer de 25 000 à 300 000 téléspectateurs potentiels ? Cette menace est suspendue comme une épée de Damoclès au-dessus de la chaîne de télévision d'Hérouville-Saint-Clair près de Caen. Ce mercredi, le tribunal de commerce de Caen doit se pencher sur son sort. Une décision aussi complexe à prendre que l'est le montage de l'entité.Car, en réalité, les juges traiteront du dossier du Cityzen Café, brasserie hérouvillaise qui expérimente un concept nouveau : créer en coeur de ville un lieu de vie, entre le restaurant et le bar, qui abrite en même temps une chaîne de télévision, avec son plateau d'enregistrement ouvert au public.Une société a été créée, A voir et à manger (Avam). Cette brasserie héberge un locataire, Cityzen TV, société qui dispose de bureaux et de cabines à l'étage du même bâtiment. Depuis l'automne 2005, les programmes se mêlent aux animations. Le plus connu : Barouf, où des artistes passent avant de se produire dans un autre lieu de la deuxième ville du Calvados.Mais cet établissement, symbole de rénovation urbaine en cours à Hérouville, rencontre des obstacles. La fréquentation n'est pas au rendez-vous. Le lieu n'est pas l'espace populaire voulu. Sans parler de la valse de responsables : trois depuis l'ouverture. L'endroit est aussi régulièrement la proie des cambrioleurs.Sur les comptes, ces dysfonctionnements laissent des traces profondes. En neuf mois, les pertes atteignaient déjà 153 000 €, au 31 mars 2006. Le 16 février dernier, Cityzen Café s'est déclaré en cessation de paiement. Un dépôt de bilan suivi du placement en redressement judiciaire à partir du 7 mars.C'est ce dossier sur lequel se penchera aujourd'hui le tribunal de commerce. Les juges devront trancher une épineuse question : Cityzen Café et Cityzen TV sont-elles une ou deux sociétés ? Mais quoi qu'il en soit, la liquidation de la première mettrait la seconde à la rue, sans locaux. Au moment même où elle devait se lancer dans l'aventure de la télé locale à grande échelle. Drôle de paradoxe.Josué JEAN-BART.Contactées dans la journée de mardi, ni la municipalité hérouvillaise, ni la chaîne de télévision n'ont souhaité commenter ces informations.