Des jeunes, des familles vivent avec le spectre de l'expulsion vers leurs pays d'origine.Le collectif pour les réfugiés les soutient dans leurs demandes de régularisation.
A Cherbourg, quatre jeunes majeurs et trois familles de sans-papiers sont suivis par le collectif de soutien aux réfugiés. Alors que le Collectif des cinéastes pour les sans-papiers se mobilise et relance l'action de protection des élèves sans papiers, les organisations humanitaires veulent faire savoir qu'elles restent attentives à leurs cas. Quatre jeunes isolés d'origine chinoise, roumaine, angolaise et sénégalaise, après avoir été protégés par l'État français en tant que mineurs ou avoir obtenu un visa d'étudiant risquent d'être expulsés à plus ou moins long terme. « Tous ont un projet, chacun d'entre eux à une histoire personnelle différente » explique Pascal Besuelle, porte-parole du collectif. « L'un est venu pour faire ses études en France, au frais de ses parents, et réclame juste le droit de travailler maintenant qu'il a obtenu son diplôme, pour acquérir une expérience professionnelle. » Un autre est arrivé seul, à l'âge de 13 ans, de Roumanie. Abandonné par un passeur entre Paris et Cherbourg il a été pris en charge par l'État. Mais il est aujourd'hui majeur, souhaite poursuivre ses études, avoir un travail et devenir Français. Autre cas, celui d'un Angolais, orphelin, lui aussi abandonné par un passeur : « Aujourd'hui, en formation en alternance, il n'attend que le droit au séjour pour être embauché par son maître de stage. Une autre, chinoise, espère continuer ses études et n'obtient pas pour l'instant son visa d'étudiante. » Comme le fait remarquer le collectif, aucun d'entre eux ne peut envisager actuellement un retour au pays. « Ils font des études avec succès et sont bien intégrés dans leurs établissements. »À ces quatre cas de jeunes, s'ajoutent trois cas de familles de réfugiés sans papiers. L'une est d'origine russo-géorgienne, une autre géorgienne, et une troisième originaire de Moldavie. Certains ont des enfants scolarisés à Cherbourg. « Elles ont été victimes de persécutions, et ont demandé le droit d'asile dans la Manche. Mais aujourd'hui, après plusieurs recours, elles sont au bout de toutes les démarches possibles. Le paradoxe, c'est qu'elles sont prises en charge par l'État, en tant qu'anciens demandeurs d'asile. Le préfet leur a délivré une invitation à quitter le territoire, mais cette décision, pour l'instant en suspend peut-être exécutée à tout moment. » La période électorale ne favorise sans doute pas les expulsions Le collectif, lui, annonce qu'il reste vigilant. « Nous craignons le pire par la suite. Si encore la Manche était un département très touché par ce phénomène ! Mais il n'y a que 2 % d'étrangers ! » Les associations pensent surtout à ces hommes et femmes qui ont eu le courage de quitter leur pays et à qui on ne propose qu'une forme de clandestinité.