La Réunionnaise Valérie Bègue était menacée de perdre sa couronne de Miss France
2008 après la publication vendredi de photos suggestives, une nouvelle
qui a suscité colère et incrédulité dans son île qui la fêtait déjà
comme une "princesse".
La présidente du Comité Miss France, Geneviève de Fontenay, a demandé la
"démission immédiate" de Valérie Bègue, 22 ans, élue Miss France le 8
décembre par les téléspectateurs de TF1 et un jury de personnalités,
après la publication par le magazine Entrevue de photos compromettantes
datant de plusieurs mois.Valérie Begue, alors Miss Réunion 2007,
y prend des poses suggestives, notamment en léchant le contenu d'un
yaourt et en prenant la pose du Christ en croix dans une piscine."C'est
absolument inadmissible. Elle doit démissionner immédiatement sinon on
la fera partir", a prévenu Geneviève de Fontenay sur Europe 1. Toutes
les candidates à Miss France doivent signer un document pour s'engager
à ne s'être jamais laissé photographier dans des poses équivoques ou
totalement dénudée.C'est sur les ondes de Radio Free Dom,
première radio de l'île qui relaye les journaux d'Europe 1, que les
Réunionnais ont pris connaissance des propos de Mme de Fontenay. Le
standard a été vite saturé et une émission spéciale organisée dans la
foulée, au cours de laquelle les auditeurs se sont dits "bouleversés".
La mère de Valérie Bègue est intervenue, elle aussi, sur les ondes pour
soutenir sa fille: "c'est une battante. Elle ne va pas baisser les
bras", a-t-elle dit.Mais après avoir d'abord annoncé qu'elle ne
"voulait pas démissionner", Valérie Bègue, visage fermé, a tenu en
soirée une conférence de presse pour annoncer qu'elle se donnait "un
temps de réflexion" avant de prendre sa décision.Devant les
journalistes, elle a redit que les photos, faites "il y a trois ans",
n'étaient pas "destinées à être publiées", que ni elle, ni le
photographe n'ont été payées pour le faire. Elle s'est déclarée
"trahie" par cette publication tout en disant "comprendre" la réaction
du Comité Miss France. "J'ai fait une erreur de jeunesse, je l'assume"
a-t-elle dit.Le choc a été d'autant plus rude à La Réunion que
c'est la première fois depuis 1978 qu'une native de l'île décrochait le
titre de Miss France. Une consécration qui, espérait-on, allait faire
oublier les drames qu'a connus la Réunion en 2006 et 2007 - épidémie du
chikungunya, cyclone Gamède, enlèvement du petit Alexandre, houle
géante, etc - et faire revenir les touristes. Des centaines de fans
étaient allés accueillir Miss France à sa descente d'avion jeudi, aux
côtés du président du conseil général, du député-maire de Saint-Denis
et du préfet. "Notre princesse est de retour" a titré le Journal de
l'Ile (JIR). "Accueillie comme une reine" a rencheri le Quotidien de la
Réunion, les deux journaux consacrant 6 pages spéciales à l'événement.Selon
le règlement Miss France, l'une des dauphines devrait être désignée en
remplacement de Valérie Bègue, qui avait devancé Vahinerii Requillart,
Miss Nouvelle-Calédonie, 1ère dauphine, et Laura Tanguy, Miss
Pays-de-Loire, 2e dauphine.