La rencontre Interpeuples, organisée hier par la paroisse Saint-Jean-Eudes, témoigne de la belle intégration des migrants.
« Ils ont beaucoup à nous apprendre », « Ils nous épatent ! », « Ils savent dire merci »... Les Saint-Lois amenés à rencontrer des personnes immigrées le disent sur tous les tons.Les migrants forcent l'admiration. Mais d'abord, y a-t-il beaucoup d'étrangers à Saint-Lô · Marie-Claire Mandon, qui anime l'atelier de formation de base au centre Mersier, est aux premières loges pour les rencontrer.Elle recense une vingtaine de nationalités : Géorgiens, Ukrainiens, Moldaves, Philippins, Péruviens, Bulgare, Soudanais, Togolais, Tunisiens... L'éducatrice est persuadée que vivre à Saint-Lô permet de s'intégrer en douceur : « C'est une ville à taille humaine. En plus, beaucoup d'associations sont tournées vers la solidarité internationale. »Ainsi, pour André Laurent, président du comité Tiers-monde, la rencontre avec les étrangers implique une vraie réciprocité : « Les habitants des pays du Sud ont beaucoup à nous apprendre : ils peuvent nous donner des leçons de solidarité, d'accueil, d'humilité. Ils nous ouvrent les yeux sur ce qui est essentiel... »Dans l'assemblée, une « mamie » de Pont-Hébert a les yeux qui brillent de bonheur. Lucie Lefranc, 71 ans, a parlé arménien durant son enfance avec ses deux grands-mères. Quand elle a su qu'une famille arménienne vivait à Saint-Lô, elle a immédiatement pris contact avec elle : « Je venais de dîner avec une amie au kebab. C'est le patron qui m'a donné leur numéro de téléphone. A 20 h 45, je les appelais, à 21 h ils me rejoignaient au restaurant, à 21 h 15 je prenais le café chez eux. On est resté à parler jusqu'à 4 h du matin ! Depuis, on ne se quitte plus. » Hier, après la messe Interpeuples célébrée à Saint-Jean-Eudes, un repas a réuni des familles originaires des quatre coins du monde, chrétiennes ou non, et de nombreux Saint-Lois, autour d'un buffet préparé en commun.Et si à 13 h, toutes les familles attendues n'avaient pas encore rejoint le centre Mersier, Marie-Claire Mandon ne s'est pas affolée : « Nous n'avons pas tous le même rapport au temps. Chacun son rythme. Il n'est pas certain que le nôtre soit le meilleur ! »