L'unique broderie attribuée à la reine Mathilde présentera en juin sa candidature à l'inscription au Patrimoine mondial de l'humanité.
Personne n'y avait apparemment songé plus tôt ! Les 60 m de toile de lin relatant la conquête de l'Angleterre par Guillaume de Normandie, première BD de l'histoire réalisée au XIe siècle, pourraient bientôt figurer au Patrimoine mondial de l'humanité. Sans doute motivée par la récente inscription de la ville du Havre, et la candidature des plages du Débarquement, la ville de Bayeux s'est mise à y penser l'an dernier.Son dossier a été retenu dans la catégorie « Mémoire du monde » : il sera examiné en juin prochain, à Pretoria (Afrique du Sud) par le comité consultatif international de l'Unesco. « Ce serait pour nous une reconnaissance mondiale, évoque le maire de la ville, Patrick Gomont. Elle nous permettrait de capter une clientèle qui nous échappe. » Car même si elle enregistre entre 300 000 et 400 000 visiteurs annuels (dont plus de la moitié Européens), la fréquentation de la Tapisserie s'essouffle.La « labellisation patrimoine mondiale » lui offrirait un sacré coup de pub sur la scène internationale. « Il faut aussi préparer l'avenir, poursuit le maire. L'actuelle muséographie, inchangée depuis vingt-cinq ans, doit être revue. Ce qui signifie de lourds investissements. L'inscription par l'Unesco nous permettrait de solliciter des aides potentielles. »En attendant juin, le musée de la Tapisserie a initié une nouvelle dynamique : expo gratuite pendant les mois creux, et remodelage au printemps de certains de ces espaces. Car la ville a tout intérêt à chouchouter son musée : il alimente chaque année son budget avec en moyenne 900 000 € de recettes.