Apprendre l'anglais en direct des États-Unis, c'est ce que propose le collège Balzac à ses élèves de 3e. Une fois par mois par visio-conférence. Ambiance.
La magie des nouvelles technologies, Cyril Doussaint connaît. Ce prof d'anglais, au collège Balzac depuishuit ans, en use avec talent au bénéfice de ses élèves de 3e. Une fois par mois, ils entrent en visioconférence avec des lycéens de Newman Smith, près de Dallas, au Texas. La dernière fois, c'était hier, jeudi. Ambiance dans cette salle classe en direct des États-Unis.
Les élèves sont un peu intimidés. « Combien y a-t-il d'élèves dans votre lycée, » ose une jeune fille. « Nous avons 2 500, et combien chez vous · » répond une Américaine avec un fort accent. « Environ 600. » A l'écran, l'image est d'une excellente qualité, ainsi que le son. Seules deux ou trois petites secondes ponctuent questions et réponses, le temps de traverser l'Atlantique. Et puis les Américains sortent tout juste du lit, il est 8 h 30 chez eux, 15 h 30 à Alençon.
« Combien d'entre-vous ont un travail après l'école, » interroge encore une lycéenne texane. Dans la salle de classe du collège Balzac, les élèves se regardent un peu interloqués, craignant de ne pas avoir bien compris la question. « Personne. En France, il faut avoir 16 ans pour travailler, » répond Cyril Doussaint. « Chez nous, il y en a onze sur trente, » réplique son homologue américain.
Entre deux questions, la caméra balaie la salle de classe. Au fond, un élève texan brandit une feuille sur laquelle on lit : « I love french girls. Travis. » Fous rires de midinettes au collège Balzac. « Ne faites pas attention à ce garçon, » reprend le professeur américain.
Les élèves cherchent leurs mots et la bonne syntaxe, d'un côté comme de l'autre. Les professeurs eux ne sont « que » des passeurs, jonglant avec les télécommandes pour orienter les caméras vers les jeunes qui prennent la parole. « C'est un excellent exercice, confie, en aparté, Cyril Doussaint. Car les élèves se parlent entre-eux et n'ont pas l'impression d'être en classe. Pourtant, ils apprennent énormément sur la culture, la civilisation. »
Mais l'heure tourne. Un peu trop vite au goût de certains. « Vous pourriez peut-être nous chanter la Marseillaise · » Et voilà, les collégiens français debout en train de chanter leur hymne national. Sur l'écran, une belle image, les Américains se lèvent tous, eux aussi, et écoutent la main sur le coeur, avant d'entamer The Star-Spangled Banner, l'hymne américain.
Des élèves de 3e du collège Balzac discutent en direct, par écran interposé, avec des lycéens du Texas.