Le Vinland a atteint les quais de Douarnenez, hier. Bilan du skipper saint-lois après sa traversée aller-retour de l'Atlantique.
C'est une première mondiale. Un drakkar vient de réaliser une traversée de l'Atlantique, aller et retour, en passant par le Sud. Ce navire de 17,50 m, d'un poids de 15 tonnes, construit il y a seize ans sur le lac Léman, a quitté les côtes portugaises en novembre, direction les Iles Canaries, puis le Cap Vert, avant d'arriver aux Antilles en mars. Le Vinland s'est amarré aux quais de Douarnenez (Finistère) hier après-midi, en plein coeur des Fêtes maritimes, au terme d'un périple de 16 000 km. Une arrivée qui n'est pas passée inaperçue. A son bord et à la barre : le capitaine Jean-Luc Gautier, un Français de Saint-Lô résidant en Suisse, qui a déjà deux Paris-Dakar à vélo et une traversée du Sahel à pied à son actif, et puis un jeune marin de 20 ans. Les autres équipiers (cinq à l'aller, deux autres au retour) avaient débarqué un peu plus tôt.
Cette performance nautique originale n'a, toutefois, pas été une mince affaire. Le navire à la voile carrée rouge et blanche a essuyé pendant treize jours une grosse tempête tropicale au large du Portugal. Lors du retour (qui a duré pas moins de neuf semaines), les retards se sont accumulés en raison de problèmes météorologiques et de soucis techniques.
Un projet vers le Canada
Le Vinland était attendu mi-juillet à Pont-l'Abbé pour la Fête des Brodeuses. Elle s'est achevée sans lui. Les vents étaient contraires pour atteindre la commune finistérienne. En plus, le moteur était en panne. Le drakkar s'est donc laissé dériver jusqu'aux côtes espagnoles pour réparer. « Oui, ce fut assez dur, explique Jean-Luc Gautier. D'autant plus que nous avons commencé à manquer de nourriture. Ce fut donc boîtes de sardines et de maïs durant plusieurs jours ». Le capitaine ne cache pas son état d'extrême fatigue, mais aussi sa joie d'avoir pu effectuer ce grand périple totalement inédit. Cet aventurier n'entend pas s'arrêter en aussi bon chemin. Il a un autre grand projet en tête, tout aussi extraordinaire, à bord de son navire : rejoindre en 2008 le nouveau continent par le nord, direction le Canada. D'ici là, il effectuera le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle à pied. « Pour me reposer ».