Pour faire faire des économies au contribuable, le maire « offre »
des allers simple aux sans-abris pour n'importe où dans le monde. Michael Bloomberg,
maire de New York (d'abord démocrate, puis élu comme républicain, il a
rendu sa carte du parti il y a deux ans), a trouvé la solution miracle
pour résoudre le problème de la pauvreté dans sa ville : offrir aux SDF
un billet sans retour à destination d'où ils veulent dans le monde…
Dont la France. Et en l'occurence Granville, petit port de la Manche.
Dont le maire n'en revient pas.
En deux ans, 550 familles ont bénéficié de ce « traitement de faveur » selon le New York Times.
Destinations : cinq continents et 24 pays différents. La seule
condition pour être éligible est que le candidat ait un proche qui
accepte de le recueillir.
Et voilà comment une famille de cinq Américains (les deux parents et leurs trois enfants) va se retrouver à Granville,
où vit un proche de la mère. Coût du voyage : 6 332 dollars incluant
les cinq billets d'avion, ainsi que le train jusqu'à Granville.
Une bonne affaire pour les finances de New York. La ville est en
effet légalement tenue de prendre en charge l'hébergement de ses SDF, à
travers le financement du programme d'aide et de refuge des sans-abris,
à hauteur de 36 000 dollars par an et par famille.
Le but est donc de faire des économies « dans l'intérêt du
contribuable », selon les mots du maire, mais pour la bonne cause :
ailleurs, l'herbe est bien plus verte, il serait vraiment idiot de ne
pas saisir cette occasion de repartir à zéro, explique en substance
Michael Bloomberg.
Son homologue de Granville, lui, trouve ça « proprement scandaleux ».
« Quel cynisme ! Quand j'ai su ça, j'ai tout de suite
fait le parallèle avec les charters que l'on affrète en France pour
renvoyer chez eux, au Mali ou au Sénégal, les travailleurs immigrés…
C'est la marchandisation de la misère ! ».
Les Granvillais eux-mêmes sont « outrés », rapporte le maire :
« Les habitants se sentent très concernés. Ils se disent
“c'est une première, mais ça peut recommencer”. Vous savez, Granville
est une petite ville ouverte sur la mer et sur le monde, nous allons
accueillir cette famille, et nous sommes prêts à l'aider. Ça doit être
très douloureux pour eux. »
Les cinq nouveaux émigrés auraient sans doute pu plus mal tomber.
Mais comment se passe l'intégration pour les autres ? Les pays
d'accueil ont-ils leur mot à dire ? Le directeur-adjoint du cabinet
d'Eric Besson assure qu'il n'est pas au courant :
« Pour nous, ça n'existe pas. Nous n'avons pas eu
connaissance de cette affaire. Nous n'avons été contactés ni par le
consulat ni par la police aux frontières. Je suis interrogatif. On va
faire une enquête approfondie. »
Du côté de la police aux frontières, on n'en a « pas entendu
parler ». Quant à la la préfecture de la Manche, elle n'a pas reçu de
demande de titre de séjour.
source :http://eco.rue89.com/2009/08/07/debarquement-new-york-exporte-ses-sdf-en-normandie