« Ce matin du 16 juillet 1942, plus de 13 000 hommes, femmes et enfants ont été raflés. Je voudrais que ce jour soit alors l'occasion d'avoir une pensée pour tous les déportés de France qui ne sont jamais revenus. » Le sous-préfet Marc Meunier a ainsi rendu hommage, dimanche, lors d'une journée nationale, aux victimes de crimes racistes et antisémites commis par l'État français, ainsi qu'à ceux que l'on appelle « les justes ». Des hommes et des femmes qui, au péril de leur vie, ont caché ou protégé ceux qui étaient recherchés par la police. « Dans le département, il y a eu entre 150 et 200 juifs déportés durant la Seconde Guerre mondiale », explique Didier Natanson, représentant de la Communauté juive de la Manche. Un nombre conséquent dans un département qui ne compte qu'une petite communauté juive. Dans son discours, il a souhaité que « la France se souvienne de ceux qui ont sauvé son honneur au péril de leur vie. Nous n'avons pas besoin que la France s'humilie, a-t-il ajouté, mais qu'elle se souvienne, [...] qu'elle garde les yeux ouverts et ne laisse pas s'abîmer les valeurs proclamées sur nos écoles et nos mairies. » La flamme du souvenir a été ravivée par Victor Bidot, représentant du Bleuet de France et deux enfants. Le Chant des marais et La Marseillaise ont ensuite retenti sur la place du Général-de-Gaulle.