Ouest France du jour:
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Les cidres du Cotentin, du pays de Caux et du Perche veulent une AOC. Les réformes de l'Institut national de l'origine les contrarient.
Seuls les cidres du pays d'Auge et de Cornouaille en Bretagne bénéficient pour l'instant d'une AOC (Appellation d'origine contrôlée). Les 40 producteurs fermiers du Cotentin, du pays de Caux et du Perche travaillent depuis une dizaine d'années à obtenir la même reconnaissance. Dénomination des variétés utilisées, délimitation des terroirs adéquats, description des conditions climatiques... sont déjà répertoriés dans la plupart de ces pays.
« Le cidre du Cotentin, avec son amertume tannique ; celui du Perche, avec son équilibre rond finement amertumé, et celui du pays de Caux, à la vivacité rafraîchissante, ont vraiment leur caractère », insistent les représentants des trois syndicats, Emmanuel Palfray (pays de Caux), Maurice Levier (Perche) et Théo Capelle (Cotentin).
Estampille de cohérence
En sus des AOC existantes en Normandie, Cidre du pays d'Auge et Poiré de Domfront, les professionnels de la région attendent de « compléter la carte des cidres, en présentant une offre qualitative claire en adéquation avec les attentes des consommateurs ». L'AOC serait, pour eux, une estampille de garantie et de cohérence.
Mais voilà. Il semble bien que l'Institut national de l'origine et de la qualité (ancien Institut national des appellations d'origine) a changé son fusil d'épaule concernant ces démarches. En réforme permanente, celui-ci a changé l'intitulé de ses comités spécialisés dans la catégorie des vins et spiritueux. L'enjeu principal est de conduire la pléthore des « vins de pays français » dans la démarche de l'Indication géographique protégée.
Ils se foutent vraiment de la gueule du monde En toute logique, les « petites productions de cidres de pays »,
vues de Paris , devraient rentrer dans ce processus. « Cela n'empêchera pas les producteurs de poursuivre leurs démarches vers l'AOC. » Mais les producteurs craignent que tout cela soit repoussé aux calendes grecques.
Toute la profession, unanime, l'a fait savoir au ministre,
Michel Barnier, lors de son passage sur le stand de la Normandie au Salon de l'agriculture.
François LEMARCHAND