Comment abordez-vous la mort ?

Je viens d'apprendre le décès de C. Sébire (après de longues souffrances).
J'y fus confronté,... Qu'en pensez-vous ?

Délicat sujet mais difficile de rester insensible quand ont la voyais a la tv dernièrement avec sa tumeur incurable.....

Ca m'a choqué de voir que cette femme était parfaitement lucide ...

Boujou Neness

Question bien complexe que tu poses là mais fort intéressante.
Que penser de la légalité de l'euthanasie?
Le législateur est-il en droit de porter ingérence dans le choix de fin de vie d'un patient en souffrance?
Pourquoi admettre le fait qu'un patient puisse refuser toute thérapie afin d'écourter ses jours mais refuser que le même patient demande une "thérapie" finale pour ne plus souffrir?
Pour ma part, je suis partisan de l'euthanasie à partir du moment ou cette derniére est murement choisie par l'intéressé et/ou/par sa famille et qu'il ne reste de toute évidence plus aucun espoir.
Il me semble que Belgique, Hollande et Luxembourg ont opté pour cette solution et qu'elle est grandement appréciée aussi bien par les principaux intéressés que par le corps médical qui jusqu'à présent(en France) croise les doigts; en injectant 2cl de solution létale; pour ne pas être pris.
Tantot

Le grand
écrivain belge d'expression néerlandaise Hugo
Claus, souvent cité pour le prix Nobel de
littérature, a choisi de mourir par euthanasie mercredi
à 78 ans, alors qu'il n'était encore qu'au premier
stade de la maladie d'Alzheimer.Il s'agit de la première personnalité de ce rang
à demander à ce qu'on l'aide à mourir, alors
que la Belgique fait partie depuis 2002 des rares pays au
monde à avoir légalisé l'euthanasie sous
certaines conditions."Claus souffrait de la maladie d'Alzheimer. Il a
déterminé le moment de sa mort et avait
demandé l'euthanasie" à l'hôpital
Middelheim d'Anvers (Flandre, nord), a précisé sa
maison d'édition, Bezige Bij, dans un communiqué
"au nom de sa famille".Hugo Claus sera inhumé le 29 mars. La
cérémonie se déroulera dans le
théâtre anversois du Bourla. Il n'y aura pas de
service religieux, a-t-on précisé.L'écrivain néerlandophone, qui souffrait de la
maladie d'Alzheimer, est mort euthanasié dans un
hôpital anversois, aux termes d'une législation
encadrant cette pratique adoptée par la Belgique en
septembre 2002.La disparition de Hugo Claus dans ces circonstances
intervient alors qu'en France, où l'euthanasie n'est
pas légale, cette question a ressurgi avec une
particulière acuité.La demande d'une femme de 52 ans, atteinte d'une tumeur
incurable, a été rejetée par la justice
française. Dans ce contexte, le Premier ministre
François Fillon a demandé mercredi une
réévaluation de la loi qui ne permet que
l'accompagnement des malades en fin de vie. "Le cas
de l'auteur a certainement été entouré de
toutes les garanties prévues par la loi, y compris la
visite à un psychiatre", a estimé Jacqueline
Herremans, présidente de l'Association belge pour le
droit de mourir dans la dignité.Selon un membre de la Commission officielle belge de
contrôle et d'évaluation de l'euthanasie, qui a
requis l'anonymat, "il est probable que Hugo Claus,
encore au stade précoce de la maladie d'Alzheimer, ait
choisi, alors qu'il avait encore son discernement, ce que
l'on appelle une euthanasie active", à savoir
pratiquée par les médecins.La Belgique est l'un des trois pays de l'Union
européenne à l'avoir légalisée, avec les
Pays-Bas et tout récemment le Luxembourg lors d'un vote
en première lecture à la chambre des
députés, qui demande encore à être confirmé."Bien que la loi belge sur l'euthanasie de septembre
2002, contrairement à la néerlandaise, ne
mentionne pas expressément le suicide assisté,
elle en prévoit aussi la possibilité", a
indiqué Mme Herremans, également membre de la
Commission de contrôle."Dans ce cas, le médecin peut donner à la
personne concernée un sirop létal constitué
de barbituriques", a-t-elle précisé."Dans les deux cas, l'esprit de la loi est que la mort
soit donnée sans brutalité ni souffrance", explique-t-elle."Je le connais suffisamment pour savoir qu'il voulait
partir dans la fierté et la dignité. Il va nous
manquer", a déclaré le ministre flamand de la
Culture, Bert Anciaux. Son décès constitue une
"grande perte pour toute la société",
a-t-il dit.Né le 5 avril 1929 à Bruges, Hugo Claus, romancier,
poète, cinéaste, dramaturge, scénariste,
auteur d'une centaine d'ouvrages, avait également
participé au tournant des années 1950 au mouvement
artistique Cobra, comme son compatriote le peintre belge
Pierre Alechinsky.Ayant vécu un temps à Paris, où il a
été influencé par le mouvement
surréaliste et Antonin Artaud, mais a choisi
d'écrire en néerlandais, il s'était
présenté avec son sens bien connu de la
provocation comme "un flamingant (nationaliste flamand)
francophone". Il a rejeté l'an dernier
l'éclatement du pays.Dans son roman le plus célèbre, "Le chagrin des
Belges", il décrit avec le lyrisme brutal et
truculent qui est sa marque de fabrique une certaine
médiocrité réactionnaire du milieu provincial
flamand. Il y dénonce la collaboration flamande avec
l'occupant allemand pendant la Seconde Guerre mondiale, un
des thèmes tabous de la politique belge.

Mora a écrit:

Ca m'a choqué de voir que cette femme était parfaitement lucide ...

J'y fus confronté, il y a une dizaine d'années... Elle aussi était très lucide.
J'essaie tant bien que mal d'éduquer ses (nos) enfants.

C'est pour moi la preuve que le monothéisme "ambiant" est un frein à la notion de VIE et conditionne la notion de MORT alors que la mort n'est, par essence, qu'une composante (même finale !) de la VIE !!! Libérons nous des dogmes !!! VIVONS ; PUIS MOURRONS !!! Mais VIVONS vraiment notre vie... CARPE DIEM !!!

Il me semble que le problème va se poser de plus en plus souvent à l'avenir avec le vieillissement de la population et donc l'augmentation des cas de maladies incurables et faisant énormément souffrir...

Doit-on pour autant légaliser l'euthanasie en France? je ne suis pas très chaud car les dérives seraient faciles... Ou alors il faudrait que ce soit vraiment pour des cas extraordinaires...

bjarni a écrit:

Il me semble que le problème va se poser de plus en plus souvent à l'avenir avec le vieillissement de la population et donc l'augmentation des cas de maladies incurables et faisant énormément souffrir...

Doit-on pour autant légaliser l'euthanasie en France? je ne suis pas très chaud car les dérives seraient faciles... Ou alors il faudrait que ce soit vraiment pour des cas extraordinaires...

Lire mon post...!!! LIBEREZ-VOUS !!!

Non mais quand je parle de dérives, c'est ce qui arrivera forcément si l'euthanasie est légalisée sans beaucoup de contrôle...et là ce sera la catastrophe du genre:"oh ben pépé il est bien malade alors on va le faire piquer et comme ça on aura l'héritage". C'est ce genre de chose que j'aimerais éviter. C'est pour ça que la loi doit s'exercer avant toute chose.

Encore une fois, je ne vois pas ce que vient faire une loi là dedans.
On sait pertinement que ce genre de loi fera l'objet de motions et appels de la part des partis et assos cathos.
Résultat: cas de jurisprudence, révision de la loi etc etc.
Il suffirait d'inclure dans le serment d'Hippocrate l'obligation pour un médecin et son équipe (genre un collége) de déterminer si oui ou non il y a avenir et/ou souffrances pour un patient. Si la réponse collégiale est tranchée et si le patient en fait la demande, l'obligation de pratiquer l'euthanasie doit être accordée.

Mais on peut pas modifier le serment d'Hippocrate...puisque ça a été fait il y a quelques siècles.

Donc c'est à la loi d'arranger la chose. C'est sensé (je dis bien sensé) être l'expression de ce que veut la majorité de la population.

Bon après c'est sûr légiférer, c'est pas la panacée mais c'est un moindre mal

Citation :

Mais on peut pas modifier le serment d'Hippocrate...puisque ça a été fait il y a quelques siècles

Comme l'avait affirmé Gaston Bachelard, philosophe des Sciences:
"La science va d'erreurs en erreurs réctifiées".
Hippocrate n'est pas figé, bien au contraire. Ce qui suit en témoigne et laisse justement la porte ouverte à une seconde modification:
-----------------------------------------------------------------------
Ce serment date du IV av JC et a été modifié et réactualisé
Le texte a été réactualisé en 1996 par le professeur Bernard Hoerni, et publié dans le Bulletin de l'Ordre des Médecins (Avril 1996, n°4). Chaque faculté de Médecine possède en fait sa propre version qui comporte des variations minimes avec celle-ci.
« Au moment d'être admis(e) à exercer la médecine, je promets et je jure d'être fidèle aux lois de l'honneur et de la probité. Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux. Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J'interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l'humanité. J'informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance et n'exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences. Je donnerai mes soins à l'indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire. Admis(e) dans l'intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu(e) à l'intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs. Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément. Je préserverai l'indépendance nécessaire à l'accomplissement de ma mission. Je n'entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés. J'apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu'à leurs familles dans l'adversité. Que les hommes et mes confrères m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j'y manque ».
e serment

sujet sinistre

natasha a écrit:

sujet sinistre

Sujet sinistre si il est vu d'un oeil judéo-chretien.

Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.

Ben justement alors, un médecin ne peut pas euthanasier

bjarni a écrit:

Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.

Ben justement alors, un médecin ne peut pas euthanasier

Ton dernier mot ?

Non non c'est juste pour dire que le serment d'Hippocrate ne peut rien ici et que c'est aux législateurs d'intervenir. Si les politiques voient qu'une grande majorité de Français est pour la légalisation de l'euthanasie, ils interviendront en ce sens

Citation :

Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.

Mais si Bjarni, comme il est dit , "La science va d'erreurs en erreurs réctifiées", le serment n'est pas figé mais au contraire , il évolue.
Reprend la phrase ci dessus, si tu changes l'ordre regardes ce que cela donne:
Je ne provoquerai jamais la mort délibérément mais je ne prolongerai pas abusivement les agonies ni les soufrances.

Cette grosse machine qu'est l'organe législatif ne peut et ne doit trancher sur cette question si complexe, unique et intime qu'est le choix d'en finir avec la vie.
Laissons cela aux professionels de santé qui sont plus aptes à décider seuls et laissons leurs de l'amplitude concernant ce choix.
Tantot

Je parle de la loi pour éviter les dérives...

Et je précise que mon point de vue n'est absolument pas influencé par la vision judéo-chrétienne puisque je ne suis même pas baptisé (au grand désespoir de ma grand-mère )

Mais je ne suis pas radicalement opposé à l'euthanasie

Legiferer à tour de bras, c'est ce que les politiques font pour justifier leurs indémnités.
Ils se paluchent à longueur d'année devant les caméras en arguant que leur groupe politique travaille d'arrache pied sur un texte révolutionnaire etc etc.
En vérité ils ne travaillent sur pas grand chose, pendant des années et pour rien au final puisque les jurisprudences apparaissent dés le vote de la dite loi qui soit dit en passant n'empéche en rien les dérives puisqu'elles sont contournées.

Tantôt Bjarni (je m'arréte là)