Les deux Normandies ne rêvent que de n'en faire qu'uneCertains voient Laurent Fabius à la tête de cette entité, si elle devait voir le jour.Laurent Fabius sera t'il le premier Président d'une Normandie réunifiée,
trouvant ainsi à sa mesure un territoire d'expérimentation comme
Ségolène Royal a fait sienne la Région Poitou-Charente ? La question est aujourd'hui posée. Premier maillon de la conquête fabiusienne : la présidence de l'agglomération de Rouen. Elle va se libérer après les municipales, et l'annonce par le président sortant, François Zimeray, de son intention de renoncer à briguer depuis sa nomination, en Conseil des ministres, au poste d'Ambassadeur pour les droits de l'homme. laurent Fabius pourrait profiter de cette place vacante pour se mettre en piste, en prenant la tête de cette agglomération de gauche de plus de 400000 habitants.
Autre élément, les conclusions d'un étude portant sur la réunification des deux Normandie, haute et basse. Cette question occupe les esprits à intervalles réguliers depuis trente ans, avec toujours la même question :
faut il, oui ou non, gommer la frontière pour donner naissance à l'une des plus grandes Régions en France, dotée d'une puissance économique majeure ?En 2000, un sondage BVA indiquait que 65 % des Normands y étaient favorables. Une proposition de loi a été déposée en 1999,
mais le dossier est resté dans les cartons. Malgré le serment d'Epaignes prononcé en novembre 2006 par Hervé Morin. Fondateur de l'association pour le réunification, l'actuel ministre de la Défense avait lancé, depuis sa petite commune de l'Eure, un appel à la mobilisation destiné à faire sortir ce projet de l'ornière.
Il y est toujours.De part et d'autre de la Seine, l'initiative pourrait venir des présidents PS de Région, Alain Le Vern (haute Normandie), Philippe Duron (basse Normandie). Point commun : tous deux sont proches de Laurent Fabius. Successeur programmé de Philippe Duron, si celui-ci devient Maire de Caen, Laurent Beauvais, élu de l'Orne, est aussi fabiusien.
S'ils ne sont pas de grands adeptes de la réunification, les deux actuels présidents multiplient néanmoins les coopérations interrégionales avec les aéroports, le tourisme, la politique portuaire... Avant d'allé plus loins, les deux régions ont passé commande d'une
première étude auprès de leur conseil économique et social respectif. Une
nouvelle étude a ensuite été lancé auprès d'un cabinet spécialisé. Les
conclusions seront rendues publiques après les municipales,
puis débattues dans chaque assemblée. Les conseils généraux devraient également être consultés.
Trois scénarios pour une capitale régionaleSelon les premiers éléments, cette étude évoque des évolutions nécessaires des administrations territoriales en cas de fusion. Sans donner de solutions, elle pose aussi la question de la capitale régionale avec trois scénarios : Caen, Rouen ou un système "éclaté". Quant à l'organisation de l'état dans ce nouvel ensemble, elle n'est pas évoquée.
"L'Etat n'a pas répondu", regrette Alain Le Vern, qui souligne la difficulté du projet. "Les régions sont devenues des collectivités de gestion et non plus de mission comme à l'époque de Jean Lecanuet et Michel d'Ornano qui ont refusé de faire la fusion alors qu'il était plus facile de la réaliser". Philippe Duron s'interroge sur les modalités de la réunification : "
Une loi serait sans doute trop brutale. Il vaut mieux un référendum précédé d'un débat avec les habitants. Mais est ce possible avant 2010 ?"
Quant à la gouvernance de cette future Région comptant cinq départements (Seine-Maritime, Eure, Calvados, Orne, Manche), elle n'est pas directement évoquée dans l'étude. Sur le terrain politique, Duron fait valoir que
la réponse appartient à Fabius. Le Vern estime qu'une candidature de l'ex-premier ministre serait "une bonne idée".
"Cela permettrait de donner un bon candidat à la présidentielle de 2012", poursuit il. Sous forme de boutade ? Pas sûr.[Henri Dewandey (à Rouen) et Louis Laroque (à Caen) ]
Je vous laisse digérer ça. Après on s'amuse à commenter les mots en gras.