le sujet fait débat en france cette semaine
La pollution par les pyralènes, issus principalement des transformateurs électriques (industries, EDF…), continue d'affecter la Seine, avec des sites toujours contaminés en Haute-Normandie, selon des analyses effectuées l'été dernier par la Direction de l'eau. Secrétaire d'Etat à l'écologie, Nathalie Kosiusko-Morizet présentait hier une enquête à Lyon, en marge du premier comité de pilotage sur la pollution du Rhône. Elle attend maintenant l'avis de l'agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), pour savoir s'il faut interdire ou non la consommation de poissons pêchés en Seine sur certains sites.
La cartographie des zones qualifiées « d'extrêmement polluées » par l'enquête pointe Poses dans l'Eure, en amont de son barrage, et Oissel.
Deux endroits qui présenteraient des traces « très importantes » de pyralènes, substances se fixant sur les sédiments au fond de la Seine, et qui ingérées par les poissons, puis par l'homme au bout de la chaîne alimentaire, peuvent entraîner des risques de cancer, des problèmes respiratoires, des perturbations hormonales…
Ces deux points, Loïc Guezennec, directeur à Rouen du groupement d'intérêt public Seine Aval, les connaît bien. « Ça ne me surprend pas qu'on retrouve des pics importants de pollution dans ces secteurs. Mais je dirai qu'on les trouve là où on sait qu'on peut les trouver, en l'occurrence dans les zones à sédiments particulièrement fins, avec une certaine stagnation des eaux. Mais ces sédiments ne sont pas stables pour autant. Entre crues et marées, comme la décomposition du pyralène est très lente, on retrouve des phénomènes de polluants très importants par moments ».
Pas de quoi s'alarmer selon le chercheur, d'autant qu'il n'y a pas en Seine de pêche professionnelle, « que la consommation des pêcheurs particuliers est infime ».
En revanche, Loïc Guezennec pointe la Seine en aval, de Tancarville jusqu'à l'estuaire. « Là, on rencontre des niveaux supérieurs de pyralènes dans les mollusques ; leur pêche est d'ailleurs interdite. Les poissons pêchés sur cette zone ? Selon une étude de l'Afssa datant de 2006, pour que la consommation soit dangereuse pour l'homme, il faudrait en manger tous les jours et en quantité. Dans la réalité, les circuits de distribution font qu'on consomme très peu de produits venant d'une même zone ». A-t-on pris toute la mesure de cette pollution ? C'est ce que veut chercher à savoir la ministre, tout en sachant que les pyralènes sont interdits à la vente depuis 1987. « Pour autant, il subsiste encore des transformateurs en cours d'utilisation dans la vallée de la Seine, leur interdiction n'étant définitive qu'au 31 décembre 2010 », remarque Loïc Guezennec.
Des transformateurs sous surveillance, avec des émissions quasi négligeables, rassure la direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement.