Il y a 950 ans, le 22 mars 1057, eut lieu la plus grande victoire Normande sur l'armée française. Avec seulement une centaine d’hommes Guillaume le Conquérant terrassa les milliers de soldats de l’armée française (mais aucun mots dans les livres historiques et encore moins dans les manuels scolaires !).
En peu de temps la Normandie subit plusieurs attaques de la part des français. Tout d’abord lorsque le comte d’Anjou, Geoffroi Martel, s'empare du Mans, remonte vers Domfront et Alençon avec l’intention d’annexer la Normandie. Guillaume le Conquérant assiège alors Domfront en 1052 puis reprend Alençon, la victoire est totale. Deux ans plus tard, en 1054, le roi de France attaque la Normandie au nord et au sud à l'aide de deux armées. Le frère du roi est défait à Mortemer, l’armée française est anéantie et la seconde armée qui devait venir en renfort est interceptée et défaite à Varaville ! Le roi de France, Henri Ier, s’inquiète de la montée en puissance des normands. Outre que le roi d’Angleterre est l’oncle de Guillaume, son mariage avec Mathilde de Flandre fait de lui un homme puissant et influent (Mahaut, la fille du fils de Guillaume, épousera d’ailleurs l’empereur d’Allemagne). Le roi de France en décrète donc qu'il faut envahir à nouveau la Normandie.
En février 1057, l’armée du roi de France et troupes de Geoffroy Martel se réunissent à Angers pour attaquer la Normandie. Elles avancent sans coup férir jusqu’au nord de Caen, pillant et incendiant les villages autour de la capitale. Contre cette armée de plusieurs milliers d'hommes, Guillaume qui a quitté Falaise pour Bayeux n'a pu rassembler que quelques centaines de chevaliers. Il n'a aucune chance dans une bataille rangée mais, fin tacticien, il sait que pour regagner sa capitale, le roi devra franchir les marais de la Dives, inondés en cette saison. Une seule route reste hors de l’eau entre Varaville et Périers. De Bayeux il fonce sur la route parallèle à la côte, franchit l'Orne, camoufle sa troupe dans les bois de Bavent et attend le moment propice, non sans ameuter les paysans du voisinage qui s’arment de pieux, de fourches et de bâtons.
Le 22 mars (équinoxe de Printemps) avant l’aube l’avant garde royale traverse Varaville et s’engage sur la chaussée longue de 4 Km. L’armée française avance en rangs serrés, ralentie par le lourd butin quelle traîne dans ses chariots. C'est alors que Guillaume donne le signal de l’attaque. On peut penser qu'elle a lieu sur deux points à la fois. A partir de Varaville, contre l’arrière garde, elle condamne toute tentative de repli. Au sud une charge de cavaliers traverse les marais à partir de Robehomme ou de Petiville.
L'armée du roi est prisonnière de la chaussée dont l’étroitesse interdit toute manoeuvre. Attaquée au sud, elle ne peut reculer. Au nord affleurant la chaussée qui forme la digue, s’étend une immense lagune que la marée d’équinoxe a rempli entièrement. Reste une seule issue à l’est, le pont de bois sur la Dives. La panique provoque une telle ruée sur le pont qu'il s'effondre, entraînant dans la Dives hommes, chevaux et chariots. Ce fut un prodigieux Massacre.
Spectateur impuissant, le roi de France, réfugié sur une colline avec son avant-garde, seuls survivants, s’enfuit. Guillaume le talonna jusqu’au-delà des frontières normandes !
Le prestige et l’autorité du jeune Duc sortent affermis par cet audacieux coup de maître. Il en aura besoin neuf ans plus tard quand dans cette même lagune de Varaville il rassemblera la flotte qui devait le conduire au trône d’Angleterre.
Source : http://jinormandie.hautetfort.com/archive/2007/03/22/la-bataille-de-varaville.html