Elles sont arrivées lundi soir. Soixante-dix caravanes environ et quelque trois cents personnes, selon la gendarmerie, se sont installées sur un terrain communal de Quiberville-sur-Mer, juste à côté du camping municipal de la plage. Un terrain inadapté, sans eau courante ni aucune commodités. Pour accéder au site, les gens du voyage ont déplacé une roche de plusieurs centaines de kilos qui en bloquait l'accès.
A la recherche d'un nouveau terrain
Jointe par téléphone, la brigade territoriale de Quiberville explique chercher actuellement un autre terrain « plus approprié » pour recevoir ce campement inopiné. Mais d'emblée, le maire de la commune, Jean-François Bloc, dit ne pas disposer d'une telle surface libre. « Je n'ai d'ailleurs aucune obligation de les accueillir », rappelle-t-il. « Ces gens ont certainement fait une demande en préfecture et probablement que personne ne leur a répondu car personne ne veut les accueillir. Dans ces conditions, je n'ai pas à en porter la responsabilité ! »
A la sous-préfecture de Dieppe, on reconnaît qu'une demande est bien parvenue le 30 juin. « Mais bien trop tard, des mois après les demandes habituelles », explique le sous-préfet, Henri Duhaldeborde. « En outre, les grands rassemblements évangéliques doivent se tenir sur des grands espaces appropriés et il n'y en a pas dans le secteur de Dieppe ».
Un compromis refusé
La halte des gens du voyage, qui survient à l'occasion d'un rassemblement évangélique organisé à Quiberville, ne satisfait pas non plus la direction du camping voisin. D'autant plus que les « voyageurs » utilisent les sanitaires sans y être autorisés. « Pour l'instant, on s'efforce de les empêcher d'y accéder », explique-t-on à l'accueil. « Nous ne sommes pas adaptés pour accueillir une population aussi grande, a fortiori à l'approche du week-end du 14 juillet, très important pour nous. »
Venus de la région parisienne, les gens du voyage installés à Quiberville-sur-Mer ont l'intention de rester jusqu'à dimanche. « Je leur ai proposé un compromis en acceptant qu'ils restent jusqu'à jeudi soir, explique Jean-François Bloc, mais ils l'ont refusé. En conséquence, j'ai saisi le juge des référés du tribunal de grande instance de Dieppe. »
C'est à la demande du juge et sur avis du préfet que la décision de faire intervenir la force publique pourrait être prise ce mercredi. Une intervention « souhaitée » par le maire de Quiberville et à laquelle le préfet ne se dit « pas opposé ». Mais sans avis favorable du tribunal, elle n'est pas possible.