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Les chasseurs de chasseurs ont débarqué, samedi, en
forêt domaniale d'Eawy. Une cinquantaine de militants, un peu moins de
passionnés de la vénerie, autant de gendarmes et de spectateurs se sont
retrouvés en plein bois, à proximité de Bellencombre, au carrefour de
la Heuze.
Tout a débuté en milieu de matinée,
lorsque les militants de l'association Droits des animaux, basée à
Gagny en Seine-Saint-Denis, ont investi les alentours d'une ferme où
déjeunaient, avant la chasse, les cavaliers de l'équipage le Rallye de
Roumare. Alertés, les gendarmes ont déployé d'importants moyens :
cinquante hommes puisés dans les effectifs des brigades de la compagnie
de Dieppe. La présence des forces de l'ordre a permis, sans aucun
doute, d'éviter tout dérapage. La tension est montée d'un cran lorsque
les veneurs ont emmené en forêt la remorque contenant les chiens. Les
anti-chasse, vêtus de noir et pour certains le visage masqué par une
écharpe, ont tout fait pour empêcher le déploiement des animaux. Avec
succès. « L'objectif, c'est de sauver la vie d'un cerf, c'est tout,
lance David, membre fondateur de Droits des animaux.
Ils n'ont qu'à faire comme en Angleterre, sortir les chevaux, les chiens et tout le tralala, mais sans tuer un animal. »
Dépôt de plainteEn tenue, redingote et cravate, Alain Leclère, membre du Rallye Roumare,
dénonce l'intervention des jeunes militants : « Ce sont des adeptes de
l'écologie radicale, insiste-t-il. Ils prônent l'égalité entre les
hommes et les animaux, chacun est libre de ses opinions, mais il n'est
pas envisageable d'aller à l'affrontement. » Les veneurs annonçaient
toutefois leur intention de porter plainte pour entrave au droit de la
chasse, ce que confirme le capitaine Alban Paget, commandant de la
compagnie de gendarmerie de Dieppe : « Nous allons entendre le
responsable du groupe de militants », confie-t-il avant d'ordonner un
contrôle systématique des véhicules présents lors de ce rassemblement
mouvementé.
Les défenseurs des animaux n'en
sont pas à leur première action de ce type. Ils sont déjà intervenus en
forêt de Lyons en octobre. Mais c'est la première fois qu'ils
perturbent une chasse à courre en forêt d'Eawy.
« C'est dommage, j'apprécie le spectacle des cavaliers », commente
un spectateur qui a, lui aussi, était contraint de tourner casaque. Des
noms d'oiseaux, un peu de bousculade, mais au final pas de violence
physique. Le face à face a été tendu, mais la raison a fini par
l'emporter, tout le monde est rentré chez soi, sans heurt. La forêt a
peu à peu retrouvé son calme, pour laisser place aux promeneurs du
week-end.