Un jeune homme âgé de 23 ans a perdu l'usage d'un œil, samedi soir à Sigy-en-Bray, lors d'une rixe qui s'est achevée à coups de feu, tirés d'un pistolet à grenaille, le tout au cœur du village.
L'affaire débute sur la place de l'Eglise, vers 18 h. Plusieurs jeunes discutent avec véhémence. Le différend semble porter sur une histoire de cœur, de petite amie en tout cas, ce que devront confirmer les auditions des protagonistes et l'enquête des gendarmes. Le ton monte, à tel point que l'un des jeunes, âgé de 18 ans, se sentant menacé, quitte les lieux en courant et se réfugie au domicile de ses parents, à quelques pas de là, rue Saint-Martin. Mais il est suivi par deux autres jeunes qui arrivent à leur tour devant la maison. Il se saisit alors d'un pistolet à grenaille, se poste à la fenêtre de sa chambre, tire une première fois sur ses poursuivants, sans toucher personne. Croyant avoir éloigné les assaillants, il sort dans le jardin et tombe nez à nez avec eux. Il tire aussitôt, les blessant tous les deux. L'un, âgé de 26 ans, demeurant La Crique, est touché superficiellement au dos.
Les médecins lui ont accordé une incapacité totale de travail (ITT) inférieure à huit jours.
L'autre, âgé de 23 ans, domicilié à Beaussault, est atteint beaucoup plus gravement, à l'œil et au torse. Ensanglantées, les deux victimes se réfugient vite chez le boulanger du village. « C'est lui qui donne l'alerte », précise le capitaine Grot de la compagnie de Neufchâtel. Les gendarmes dépêchés sur place parviendront à rétablir le calme alors que la situation menaçait de dégénérer. « Les amis arrivés à la rescousse auraient pu en découdre eux aussi », confie un enquêteur. L'auteur des tirs est interpellé sans heurt. Placé en garde à vue, il a été présenté hier soir au parquet de Dieppe où sa mise en examen pour violence volontaire ayant entraîné une infirmité permanente lui a été signifiée. Il a été remis en liberté mais placé sous contrôle judiciaire. Les deux blessés sont également poursuivis pour violation de domicile.